Ventes aux enchères

La chaise de boudoir de Marie-Antoinette

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 23 janvier 2024 - 327 mots

Cette assise, commandée par la dernière reine de l’ancien régime pour ses appartements du château de Versailles, a été adjugée 2,6 millions d’euros chez Sotheby’s, à Paris.

l’hôtel de lannion

Sotheby’s Paris a dispersé, en décembre dernier, la collection Hubert Guerrand-Hermès (1940-2016) – descendant par sa mère du célèbre sellier Émile ­Hermès –provenant de l’hôtel de Lannion à Paris. En trois jours, les 531 lots ont trouvé preneur pour un total de 30,7 millions d’euros, le double de l’estimation haute.

Un record mondial

Estimée autour de 500 000 euros, la chaise Louis XVI s’est envolée à 2,58 millions d’euros, emportée par un acheteur anonyme au téléphone. Il s’agit d’un record mondial pour une chaise XVIIIe aux enchères. L’assise avait déjà atteint des sommets lors de sa précédente vente, en mars 2000 à Drouot, atteignant 2,3 millions de francs, soit 492 000 euros.

l’intimité de la reine

Cette chaise a été commandée en 1784 par Marie-Antoinette au célèbre ébéniste Georges Jacob, pour son cabinet de la Méridienne – aussi dénommé boudoir de la reine –, une petite pièce de 10 m2 située à l’arrière de sa chambre à coucher, au premier étage du corps central du château de Versailles. La commande n’a pas été faite par le garde-meubles de la Couronne, mais par son garde-meubles privé, dont les archives ont disparu en 1792 dans des circonstances inconnues.

vendue à la révolution

Le mobilier du boudoir a été dispersé lors des ventes révolutionnaires de 1793. Il comprenait une banquette, une bergère, trois fauteuils, une chaise, un tabouret de pied et un écran. Mais rien n’indique que cette liste était exhaustive. Selon Sotheby’s, l’assise en question n’a pas fait partie de la vente et serait donc une deuxième chaise commandée par la souveraine, puis « déplacée dans une autre pièce en raison de l’exiguïté du boudoir ». On ne retrouve sa trace que vers 1880, quand elle est acquise par le comte Henry Greffulhe pour son hôtel particulier de la rue d’Astorg.

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : La chaise de boudoir de Marie-Antoinette

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque