Galerie

Jean Bazaine (1904-2001)

Par Amélie Adamo · L'ŒIL

Le 23 mai 2023 - 362 mots

Jean Bazaine fait partie de cette génération d’artistes qui a renouvelé le visage de l’École de Paris autour de 1940-1950.

L’artiste

Ne se laissant pas enfermer dans les carcans parfois étouffants édictés par cette « école », Jean Bazaine a su rester libre et imposer sa singularité. D’abord sa figuration néocubiste, puis son art non figuratif qui participera de l’Abstraction lyrique, aux côtés de Maurice Estève et d’Alfred Manessier. Avec la guerre, son œuvre a évolué significativement comme pour beaucoup de ses confrères : tel Derain, qui, après des expérimentations cubistes, revient à un art du portrait plus classique, ou Jean Hélion, qui passe d’une abstraction géométrique à la figuration. Jean Bazaine lui, après l’expérience de la guerre, tend à se rapprocher du cœur de la nature. Une nature dont le mouvement et l’énergie ressurgiront dans son abstraction habitée, pleinement vivante.

L’exposition

Organisé par la Galerie Alain Margaron, l’accrochage s’attache à révéler l’œuvre tardif de Jean Bazaine (1987-1999), duquel l’on ne connaît surtout que la période historique. Cette première exposition personnelle à la Galerie Margaron s’inscrit dans la continuité de la politique menée par le galeriste de valorisation à long terme d’œuvres encore méconnues. L’ensemble d’aquarelles et de peintures exposé reflète la singularité de l’abstraction de Jean Bazaine, qui se libère pleinement au cours des trente dernières années. Singulier, le travail du peintre déploie une énergie qui sature l’espace, tout en jouant donc à l’intérieur d’un cadre, contrairement aux all-over qui se déploient jusqu’aux bords de la toile, utilisés par beaucoup de ses contemporains. Dynamique, fluide, son abstraction est habitée par le mouvement des éléments naturels, comme l’air et l’eau. Une recherche formelle nourrie de spiritualité mais aussi de l’apport d’une pensée phénoménologique, proche de Bergson et de Merleau-Ponty. Cela s’incarnant tout particulièrement dans les « paysages-événements », recherche d’une co-présence du monde et de soi.

La cote

Jamais montrées, les œuvres exposées sont vendues entre 10 000 et 100 000 euros. S’agissant d’une première en galerie, il est encore trop tôt pour savoir l’intérêt que cela suscitera auprès des collectionneurs. Pour l’heure, l’œuvre de Jean Bazaine est surtout soutenue par des collectionneurs français mais un intérêt grandissant en Allemagne et en Suisse commence à émerger.

« Jean Bazaine »,
Du 6 juin au 22 juillet 2023. Galerie Alain Margaron, 5, rue du Perche, Paris-3e, galerieamargaron.com

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°765 du 1 juin 2023, avec le titre suivant : Jean Bazaine (1904-2001)

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