Profession antiquaire : état des lieux

Italie : les foires de multiplient

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 515 mots

L’Italie compte aujourd’hui cent vingt-cinq foires. Après les foires célèbres d’antiquaires de Florence, Milan et Bologne, Turin vient de lancer avec succès Ars Antica.

MILAN - Il n’en reste que fort peu, mais les antiquaires qui opéraient dans les années soixante et qui sont encore actifs aujourd’hui ne peuvent que contempler avec étonnement l’évolution du marché italien des antiquités. Les clients étaient alors peu nombreux, mais fortunés, et le marché était structuré en conséquence, avec des opérateurs de grande classe – héritiers directs des grands noms du début du siècle – et une foule de petits commerçants plus ou moins improvisés, à mi-chemin entre antiquités et brocante.

L’Italie du boom économique commence à se préoccuper de reconnaissance sociale ; mais acheter des œuvres d’art sans être connaisseur est dangereux, et parfois extrêmement coûteux. On voit alors se multiplier les traités de vulgarisation, souvent d’excellent niveau, grâce auxquels les Italiens apprennent qu’un bel objet ou un meuble de qualité peuvent avoir autant de charme et d’histoire qu’un beau tableau ; pour être sûr de ne pas se tromper, on achète les deux.

Parme, Turin, Milan après Florence
La passion de l’acquisition intelligente explose véritablement et l’on voit se multiplier les marchés de plein air et les foires aux antiquités – l’Italie en compte aujourd’hui au moins cent vingt-cinq ; le nombre des visiteurs augmente avec celui des antiquaires. Le vendeur se rend alors compte que le marché de l’antiquité est une affaire de professionnel, et la formation préalable une nécessité. En outre, l’antiquaire est poussé à abandonner de plus en plus le lieu traditionnel des échanges – la boutique – pour adopter le stand de foire, moins élégant, mais beaucoup plus achalandé.

Après Florence, capitale des antiquaires dans les années soixante et siège de la Foire du palais Strozzi depuis 1959, c’est le tour de Milan où se tient en 1960 la première édition de la Foire nationale des antiquaires, qui deviendra à partir de 1986 une Biennale internationale. Vient ensuite Turin, dont l’Ars Antica connaîtra sa seconde édition du 24 février au 5 mars 1995. La petite dernière est le Gotha, à Parme, du 3 au 11 décembre, qui fait appel au metteur en scène Pier Luigi Pizzi : ce dernier a disposé les stands à l’intérieur d’une architecture provisoire, reproduisant celle du théâtre Farnèse.

Le handicap de la TVA
La crise née d’un gonflement constant des prix durant les années quatre-vingt n’a pas entraîné la catastrophe que tous redoutaient. Les temps ont été difficiles, mais le marché de l’objet ancien résiste et les activités commerciales se maintiennent à un bon niveau. Les antiquaires saisissent au vol les premiers signes de reprise et repartent à l’assaut du marché. Le secteur des petits antiquaires résiste lui aussi et même se renforce, ce que traduit clairement le succès durable des foires-marchés.

Il faut souligner le handicap imposé par la législation italienne relative au marché de l’art. Les différentes réglementations européennes sur la T.V.A. devront être harmonisées dans le cadre de l’Union européenne, ce qui réduira les différences de traitement entre les marchands italiens et nombre de leurs collègues étrangers.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Italie : les foires de multiplient

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