Foire & Salon

FOIRE D’ART CONTEMPORAIN

À Independent Brussels, des galeries misent sur la performance

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2018 - 479 mots

Pour sa troisième édition, la bouture bruxelloise du salon new-yorkais Independent proposait un large programme de performances, relayé par plusieurs enseignes participantes.

Bruxelles. Plutôt qu’un événement parallèle, comme l’organise la Fiac depuis 2016 avec « Parades for Fiac », dont la plupart des manifestations se déroulent dans des lieux partenaires, Independent a confié au Français Vincent Honoré, commissaire invité, la conception d’un programme composé de seize performances complètement intégré à sa foire, qui s’est tenue du 8 au 11 novembre. Independent affiche clairement un désir de se distinguer des grandes foires avec une offre « curatée » (75 % des 60 stands proposaient des solo ou duo shows), et, si parler d’une tendance propre à l’événement est réducteur, relevons tout de même l’importante présence d’œuvres d’artistes performeurs, en écho à ce petit festival de performance.

Sur la scène du rez-de-chaussée du Vanderborght Building, Julie Béna racontait son émouvante histoire, celle d’une femme dans les années 1930 [voir ill.]. Sur le stand de son galeriste, Joseph Tang (Paris), régnait une ambiance baroque, propre à l’univers empreint de théâtre et de littérature de l’artiste, tandis que son costume doré était proposé à la vente pour 8 000 euros. Certaines galeries étaient venues soutenir leurs artistes invités. Thaddaeus Ropac (Paris) participait ainsi à sa première foire sur le sol belge avec une exposition monographique d’Oliver Beer. Le Britannique proposait une performance réalisée lors de la 21e Biennale de Sydney. En référence à l’enfance, à la musique, deux personnes chantaient bouche contre bouche leur premier souvenir de chanson. Sur le grand stand du galeriste autrichien, deux vidéos de la performance (15 000 euros), des sculptures et des peintures dont trois sont parties le jour du vernissage étaient affichées à des prix entre 6 000 et 75 000 euros. Patricia Fleming Projects (Glasgow) rejoignait également la foire cette année en représentant l’Irlandais David Sherry qui réalisait une performance jouant de l’absurde sur les conventions sociales, se vidant sur le visage des bouteilles de ketchup et de sauce barbecue.

Quelques historiques

D’autres galeries ont joué le jeu. Un cocktail spécial « Independent », créé par la mixologue Esther Medina-Cuesta, était offert sur le stand transformé en bar du londonien Anthony Reynolds. « C’est mon idée, ce n’est pas une œuvre, du moins pas encore », commente le galeriste. Contrairement aux cocktails, les œuvres placées derrière le bar se monnayaient, de 4 500 euros pour l’œuvre digitale de Lewis Klahr à 30 800 euros pour un tableau de Thomas Lawson. Amanda Wilkinson (Londres) montrait des œuvres jalons de la pionnière de la performance Joan Jonas (de 9 200 à 57 000 euros), et Christophe Gaillard exposait des photographies de l’artiste travesti au destin tragique Marcel Bascoulard, pour les artistes les plus historiques. Tout était dans la même veine, jusque dans les toilettes ou l’installation sonore sensuelle The voice is a big lips (2013), performance de Laure Prouvost (Lisson Gallery, Londres), résonnait en boucle.

 

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°511 du 16 novembre 2018, avec le titre suivant : À Independent Brussels, des galeries misent sur la performance

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