Grenoble : le ski avant l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 31 août 2001 - 587 mots

Le marché de l’art grenoblois, nettement moins dynamique que son homologue lyonnais, jouit cependant de quelques acteurs de poids comme la Nouvelle Galerie qui peine cependant à trouver son public.

À Grenoble, le marché semble infiniment moins dynamique qu’à Lyon. Il n’y a guère que la Nouvelle Galerie, qui se présente comme un îlot de résistance en faveur de la promotion de l’art contemporain. En effet, depuis le départ d’Antoine de Galbert pour Paris où il projette d’ouvrir une fondation (voir JdA n° 128, 25 mai 2001), il n’y a pas eu de création de nouveau lieu de vente. “Les Grenoblois sont certes argentés, mais l’art n’est pas leur culture – comprendre : ils préfèrent le ski à l’art contemporain –”, avance Anne Duchemin de la Nouvelle Galerie. Pour essayer de rester à Grenoble, alors que leur galerie ouverte depuis huit ans n’a pas réussi à trouver son équilibre financier, ses propriétaires envisagent de transformer leur SARL en association. “Nous faisons le tour des partenaires éventuels tels que la Ville, le Département ou la Région, et en fonction de leurs réactions, nous opterons pour ce statut qui nous permettra de développer d’autres partenariats et d’avoir accès aux lignes de programmes des publications de ces collectivités.” Il est vrai qu’avec une programmation plus proche de celle d’un centre d’art (jeunes artistes et installations), la Nouvelle Galerie se situe plus dans la continuité de l’École d’art de Grenoble, du Magasin et parfois du Musée. Car l’environnement institutionnel est riche et le public nombreux : plus de 30 visiteurs par jour à la Nouvelle Galerie ! “Mais ils n’achètent pas, on ne croise les collectionneurs qu’à la Fiac ou à Bâle”, déplore Anne Duchemin.

Cependant, ces collectionneurs, s’ils ne font pas leurs emplettes localement, existent bel et bien. Une vingtaine d’entre eux se sont constitués en association (Art*38) dans le but de montrer leurs achats. Bruno Henry, cofondateur d’Art*38, annonce une exposition dans l’Ancien Musée de Grenoble, place de Verdun, “pour affirmer que nos achats sont parfois différents de ceux des conservateurs”. Le but essentiel de l’association est justement de faire sortir au grand jour les œuvres achetées et de prouver “par la même occasion que l’art contemporain a des collectionneurs actifs et fiers de l’être”, soutient Bruno Henry. Une initiative privée qui rejoint celle de la Fondation Salomon pour l’art contemporain à Alex, ouverte au public par une exposition Gilbert & George dans un château du XVIIIe siècle, et qui a suscité un engouement impressionnant. Car tel est bien le paradoxe de la province : les collectionneurs ne se faisaient pas connaître, achetant à l’abri des regards indiscrets et délaissant les marchands de leur environnement immédiat. D’où cette curieuse impression de désert qui aujourd’hui semble davantage peuplé qu’il n’en avait l’air.

Où chiner à Lyon ?

- Rue Auguste-Comte, où se trouvent la plupart des grands antiquaires lyonnais et rue des Remparts d’Ainay. Une soirée portes ouvertes a lieu dans le quartier, le premier jeudi d’octobre. Internet : www.antique-france-lyon.com n À la Cité des antiquaires, 117 bd de Stalingrad, dans le nord-est de Lyon. Près de 130 stands ouverts, les jeudis, samedis et dimanches. Tél. : 04 72 44 91 98
- Les Puces du Canal : grande brocante réunissant 400 exposants, tous les dimanches de 6h à 13h. Quelque 80 exposants les jeudis et samedis de 8h à 12h, 1 rue du Canal, Lyon-Villeurbanne. Tél. : 04 72 04 65 65.
- Parc des expositions : déballages professionnels plusieurs fois par an. Tél. : 04 66 20 02 19

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°131 du 31 août 2001, avec le titre suivant : Grenoble : le ski avant l’art contemporain

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque