Grande-Bretagne - La Caisse se remet sur ses rails

La British Rail Pension vend sa collection

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1995 - 412 mots

La liquidation de la collection d’œuvres d’art de la Caisse de retraites des chemins de fer britanniques approvisionne le marché de l’art, au plus grand bénéfice de Sotheby’s. Une trentaine de toiles de maîtres, parmi lesquels Tiepolo, Giordano, Magnasco, Chardin, David Teniers le Jeune, Rubens et Bruegel de Velours, seront mises en vente le 5 juillet.

LONDRES - En décembre dernier, dix-sept toiles de grands maîtres, essentiellement des Hollandais, avaient été vendues à Londres par la Caisse de retraites des chemins de fer britanniques. On y trouvait notamment un paysage de Hobbema que le Mauritshuis de La Haye avait acquis pour la somme record de 3,4 millions de livres (environ 29 millions de francs).

Le 5 juillet, trente nouvelles toiles seront proposées, dont quelques œuvres majeures, parmi lesquelles le portrait de groupe, resté inachevé, de Giovanni Domenico Tiepolo, La Famille Tiepolo, qui avait été prêté au Musée Doncaster de 1977 à 1993. Huit toiles de David Teniers le Jeune seront également mises en vente – sept petites copies réalisées d’après des peintures italiennes de la collection de l’archiduc Leopold Wilhelm et une charmante scène de genre intitulée Petit concert : l’artiste entouré de sa famille devant son château –, ainsi que d’autres toiles flamandes, notamment L’Étang de Bethesda de Beuckelaer, deux saints perdus dans des paysages fantastiques signés Herri Met de Bles, et un Pan et Syrinx de Rubens et Bruegel de Velours, une toile récemment prêtée pour l’exposition "L’âge de Rubens" à Boston et Tolède.

Encore 433 œuvres à vendre
Outre le Tiepolo, les Italiens seront représentés par une Nativité de Bicci di Lorenzo et une Madonne de Pesellino, ainsi que par une Visitation de Giordano et deux toiles de Castiglione, Le Sacrifice de Noé et Tobi enterrant les Morts. Mais ce sont surtout les peintures du XVIIIe siècle qui retiendront l’attention.

On remarquera le Chardin, Nature morte : plat d’huîtres et bouteille, récemment prêté à la National Gallery de Londres, l’Intérieur de prison d’Alessandro Magnasco, et le Portrait du peintre Giovanni Paolo Panini par Louis-Gabriel Blanchet (que Sotheby’s avait, en 1979, vendu comme étant de Carle van Loo pour la somme de 48 000 livres). Il reste aujourd’hui à la Caisse de retraites quelque 433 objets à vendre, pour un montant évalué à 15,3 millions de livres (près de 120 millions de francs). Trois cent deux de ces œuvres sont pour le moment entreposées, les autres sont prêtées à des musées et à des galeries en Angleterre et aux États-Unis.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Grande-Bretagne - La Caisse se remet sur ses rails

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