Orientalisme

Fragrances orientales

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 9 décembre 2008 - 508 mots

La peinture orientaliste est à l’honneur en cette fin d’année à Drouot.

PARIS - Grand connaisseur du marché des peintures orientalistes, le commissaire-priseur Henri Gros dispersera à Drouot, à Paris, les 15 et 16 décembre, plus de 600 lots d’œuvres orientalistes, parmi lesquelles près de 80 % de tableaux, pour plus de 6 millions d’euros. C’est la quarante-cinquième vente du genre en vingt-trois ans ; il connaît donc bien ce domaine et son évolution. « Et quelle joie de constater que le monde des collectionneurs a enfin reconnu l’exceptionnel intérêt de ces artistes, reconnaissance sanctionnée par une hausse très importante des enchères », indique-t-il dans une préface au catalogue. « Ce marché connaît un regain d’intérêt depuis cinq ans, nous précise-t-il. J’ai vendu une Vue aérienne de la palmeraie, Bou-Saâda, toile d’Étienne Dinet, sur une enchère record de 1,9 million d’euros, soit presque six fois le prix réalisé lors de la présentation de ce même tableau six ans auparavant. L’art orientaliste rejoint peu à peu la valeur de l’impressionnisme. Pour le prix du Dinet, on peut s’offrir un beau tableau d’Alfred Sisley. » La tenue de ventes dans cette spécialité à Paris depuis quelques années chez Sotheby’s et Christie’s est signe de la vitalité de ce marché. En ouvrant un nouveau département cet automne, sous la direction de l’ancien galeriste spécialisé Olivier Berman, Artcurial s’est mise également au parfum de l’Orient. L’intérêt croissant des collectionneurs nord-africains et du Moyen-Orient, sans oublier les acheteurs turcs, fait grimper les prix.
Dans la vacation du 15 décembre à Drouot, Dinet est à nouveau de la fête, avec l’huile sur toile L’Écrivain public, estimée 1 à 1,5 million d’euros ; Jeux d’enfants et Le Permissionnaire, deux tableaux attendus chacun autour de 600 000-800 000 euros, ou encore Baigneuses dans l’Oued de Bou-Saâda, peint en 1896 dans un style symboliste alors en vogue et estimé 400 000 euros. L’Attente, détrempe rehaussée d’oxydes métalliques signée Jacques Majorelle, est proposée à 300 000 euros. Le 29 novembre 1999 à Drouot, cette œuvre avait atteint 18 000 euros. Le monde sensuel des harems et des odalisques est représenté par la Jeune femme au tambourin de Léon François Comerre, estimée 180 000 euros. L’Algérie est brillamment illustrée par Le Fondouk à Laghouat, grande composition de Frederick Arthur Bridgman, orientaliste américain immergé dans la Casbah d’Alger ; la toile est estimée 400 000 euros. L’art moderne et contemporain arabe et persan, « qui paraît promis à un bel avenir      », comme le souligne Henri Gros dans sa préface, fait une entrée modeste avec les œuvres des Égyptiens Tahia Halim et Seif Wanly, et du Persan de Paris Abolghassem Saidi, dans une fourchette de prix allant de 4 000 à 20 000 euros.

ORIENTALISME, vente le 15 et 16 décembre à Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Gros & Delettrez, tél. 01 47 70 83 04 ; expositions publiques : le 13 décembre 11h-18h et le 16 décembre 11h-13h,www.gros-delettrez.com 

Experts : Frédérick Chanoit et Linda Nataf-Goldmann
Estimation : 6 à 8 millions d’euros
Nombre de lots : 625

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°293 du 12 décembre 2008, avec le titre suivant : Fragrances orientales

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