Art Contemporain - Après Paris en 2022, Farah Atassi (née en 1981) est invitée au Musée Picasso de Málaga.
Il ne s’agit pas d’un dialogue avec le monstre sacré, mais d’une exposition monographique qui déploie le travail des dix dernières années de l’artiste belge. L’un des points communs aux vingt tableaux présentés est l’omniprésence du corps féminin. Un corps aux formes souvent généreuses, un corps quasi jamais nu, un corps qui ne manque pour autant pas de sensualité. Statique dans les sections « L’atelier », « Le rivage » et « Par la fenêtre », ou en mouvement dans « Le cabaret mécanique », il est le principal outil/sujet de l’artiste, capable d’animer chacune des scènes fictives savamment imaginées et construites par elle. Connue pour sa relecture de l’histoire de la peinture moderne, Atassi a nourri son langage plastique des sujets et des motifs des grands maîtres de la modernité (Picasso, Matisse, Léger, mais également Malevitch, Rodtchenko et Tatline). Elle aime jouer avec la hiérarchie des genres picturaux, ainsi dans Lone Bather and Clouds 2 (2024), une nature morte (oranges, pichet et fleurs jaunes) s’invite volontiers aux côtés d’une baigneuse allongée sur le sable. Sa relecture de la peinture moderne est de fait porteuse d’une dimension critique prenant ainsi quelques distances avec le rapport maître/modèle. Atassi renverse à sa manière ce stéréotype, le sujet de ses tableaux étant elle-même. L’exposition porte bien son titre, « Farah Atassi. Genius Loci », elle est l’esprit des lieux.
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Farah Atassi, dix ans de peinture habitée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°789 du 1 octobre 2025, avec le titre suivant : Farah Atassi, dix ans de peinture habitée





