Analyse

Extensions et nouveaux arrivants boostent le 6e

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 5 octobre 2007 - 466 mots

Pendant longtemps, le chorus de l’art contemporain parisien entonnait la même rengaine : sorti du Marais, point de salut. Un sentiment conforté par la baisse de régime du 13e arrondissement, qu’une hypothétique mise à disposition de la Sernam ne semble pas prête à réveiller. « Mais le Marais est à deux vitesses, prévient le galeriste parisien Kamel Mennour. Il y a, en gros, dix têtes de gondole que tout le monde va voir, et le reste. » Les phares et la piétaille en quelque sorte ! Aussi, un autre quartier refait-il lentement surface : le 6e. Bien que dédié depuis longtemps au commerce de l’art, cet arrondissement partait avec une mauvaise donne. Dans ce fief des arts primitifs et des arts décoratifs du XXe siècle, l’art contemporain faisait pâle figure, à mi-chemin entre Honfleur, L’Isle-sur-la-Sorgue et… la place du Tertre. Les cartes ont, depuis, été rebattues.

Mixité
Plus que le pittoresque touristique, la mixité reste le point fort du quadrilatère. « C’est le seul endroit au monde où se côtoient toutes les spécialités, indique Georges-Philippe Vallois. Cette profusion de disciplines a engendré une profusion d’amateurs que d’autres quartiers ne peuvent offrir. Ailleurs, je n’aurais pas rencontré de public d’art contemporain capable d’apprécier le Nouveau Réalisme et vice versa. »
Déjà riche de la présence des galeries Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Aline Vidal, Kamel Mennour et Hervé Loevenbruck, ce périmètre se renforce avec une nouvelle recrue, In Situ-Fabienne Leclerc, transfuge du 13e. Celle-ci prend pied dans un lieu déjà chargé de résonances, à savoir l’ancienne galerie d’Éric Fabre sise au 6, rue du Pont-de-Lodi. Ce recentrage rime avec un agrandissement notable puisque la galerie se déploie sur 300 m2, surface lui permettant d’inaugurer le lieu en octobre avec des pièces spectaculaires de Subodh Gupta, notamment trois œuvres produites pour une exposition au Baltic Centre for Contemporary Art à Gateshead, en Grande-Bretagne. Et pour que la mayonnaise prenne, deux à trois autres galeries devraient suivre le mouvement. Reste un handicap qui refroidit les ardeurs : le coût important des loyers.
Aussi, plus qu’à de nouvelles arrivées, on assiste à des extensions. La galerie Downtown s’agrandira ainsi en janvier 2008 en annexant au 18, rue de Seine un troisième espace de 273 m2, mitoyen de son confrère Jousse Entreprise. De son côté, Kamel Mennour emménage dans les 400 mètres carrés de l’hôtel de La Vieuville, situé au 47, rue Saint-André-des-Arts, dans un bâtiment du XVIIe siècle.
Les observateurs ne manqueront pas de faire un parallèle avec l’installation il y a deux ans d’Emmanuel Perrotin dans un autre hôtel particulier, cette fois dans le Marais… Sauf que, en dépit de la magie du lieu, inauguré le 3 octobre, la fête est gâchée par le départ surprise de l’artiste vedette de la galerie, Adel Abdessemed. Une touche froide qui contraint le galeriste à changer sa programmation et à avancer l’exposition qu’il avait prévue avec Daniel Buren.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°265 du 21 septembre 2007, avec le titre suivant : Extensions et nouveaux arrivants boostent le 6e

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