Archéologie

Enchères en haut relief

Très stimulé par une série exceptionnelle de ventes, le marché a privilégié les fleurons de l’Antiquité classique

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2010 - 518 mots

PARIS - Plus de 1 500 lots de pièces d’archéologie en cinq vacations ont été proposés aux amateurs, de la vente de prestige du 27 novembre à Paris chez Boisgirard (lire le JdA n° 315, 11 décembre 2009, p. 24) à la vente-fleuve classique du 18 décembre à Munich par la maison de ventes Gorny & Mosch.

Face à la profusion de l’offre, le marché a été particulièrement sélectif. Le 14 décembre à Drouot-Montaigne, la maison Pierre Bergé & associés a cédé 82 % des 112 pièces de la collection du marchand international Fayez Barakat. Les estimations très alléchantes ont attiré les collectionneurs internationaux. La vente a totalisé 3,5 millions d’euros, faisant particulièrement honneur aux objets égyptiens. Une tête de Sphinx en grano-diorite, sous les traits du roi Apriès ou Amasis, de la basse époque, estimée 100 000 euros, et un buste de statue en basalte, au nom du prêtre Pa-khar-Khonsou, du début de l’époque ptolémaïque, estimé 50 000 euros, se sont envolés à 248 000 euros chacun. Une statuette d’hippopotame du Moyen-Empire, la seule connue en cuivre, est partie à 223 200 euros, près de quatre fois son estimation basse.

Les enchères ont été au contraire poussives pour la vente plus traditionnelle du lendemain où 55 % des lots ont trouvé preneur. Estimé 300 000 euros, un exceptionnel portrait posthume en bronze de Vespasien a décroché la meilleure enchère, 347 200 euros. Une tête d’Hadrien en bronze, estimée 150 000 euros, a été ravalée. Les amateurs lui ont préféré une version en marbre, estimée 300 000 dollars et vendue 578 500 dollars (390 900 euros) le 11 décembre à New York chez Christie’s.

Dans la même vente, un buste en marbre d’une beauté plastique extraordinaire, représentant le portrait d’un jeune prince de la dynastie julio-claudienne, sans doute l’un des fils aînés de Germanicus, estimé 80 000 dollars, est monté à 722 500 dollars (488 200 euros). La palme revient à un rare et magnifique panneau en marbre de sarcophage romain de deux mètres de long, datant du IIIe siècle et représentant quatre scènes dionysiaques dans un décor architectural sophistiqué, présenté le 10 décembre chez Sotheby’s à New York. Estimé 150 000 dollars, ce relief, l’un des cinq connus au monde de ce type, avait fait partie de la collection des Borghese à Rome au début du XVIIe siècle, avant de réapparaître à Paris au XIXe siècle chez la comédienne Cécile Sorel puis chez le ministre Paul Reynaud. Après des recherches complémentaires, ce pedigree a été enrichi d’une provenance Émile Zola (non mentionnée au catalogue), ce qui a contribué à faire grimper les enchères jusqu’à 1,5 million de dollars (1 million d’euros).

PBA, 14-15 déc. 2009
Résultats : 5,2 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 294/242
Lots vendus : 55 %

SOTHEBY’S, 10 déc.
Résultats : 5,8 millions de dollars (4 millions d’euros)
Nombre de lots vendus/invendus : 90/15
Lots vendus : 86 %
En valeur : 96 %

CHRISTIE’S, 11 déc.
Résultats : 8,2 millions de dollars (5,7 millions d’euros)
Nombre de lots vendus/invendus : 160/45
Lots vendus : 78 %
En valeur : 86 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°316 du 8 janvier 2010, avec le titre suivant : Enchères en haut relief

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