En quête d’espace

La Fila à la recherche de nouveaux locaux

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 8 juin 2001 - 526 mots

Quelque 95 professionnels ont accueilli près de 5 000 visiteurs à la Maison de la Mutualité du 17 au 20 mai, lors de la XIIIe Foire internationale du livre ancien (Fila). Un salon vraiment international dont la réputation ne cesse de croître, mais qui manque un peu d’espace.

PARIS - Pas loin de 100 petits stands bordant d’étroites allées étaient installés à la Fila dans l’espace de la Maison de la Mutualité du 17 au 20 mai. Or, lorsqu’un visiteur s’arrêtait, il bouchait systématiquement l’entrée d’un emplacement. “Le lieu devient un peu exigu”, confirme Serge Plantureux qui, comme l’ensemble de ses confrères, “a très bien vendu”. Malgré l’exiguïté des locaux, les transactions ont été particulièrement nombreuses cette année. Dès la première journée, les marchands se sont séparés de la moitié de leurs livres et manuscrits et les ventes se sont poursuivies doucement les trois jours suivants. Le dimanche, au moment de la fermeture, beaucoup de libraires, très satisfaits, réfléchissaient aux pièces qu’ils réserveraient pour la prochaine édition.
La Fila doit son succès à la présence des meilleurs libraires français et européens, à l’instar des Londoniens Quaritch ou Shapero, d’Antiquariaat Forum et Gerits & Son des Pays-Bas ou encore du Suisse Flühmann, mais aussi aux découvertes inédites de toutes époques– à des échelles de prix très variées – que les exposants prennent le soin de montrer chaque année. “Nous évitons d’apporter les livres acquis en ventes publiques et qui sont connus de tous”, explique Elie Szapiro de la galerie Saphir qui présentait l’exemplaire ayant appartenu à saint François de Sales d’une édition lyonnaise du XVIe siècle d’un traité de droit de Tiraqueau – une quasi-relique à 99 000 francs. Chez Jean-Claude Vrain, le manuscrit des Contes indiens de Mallarmé était proposé à 1,2 million de francs, tandis qu’à la librairie Sourget étaient exposées les deux pièces les plus précieuses du salon : un grand manuscrit enluminé de 12 peintures de Jean de Courcy vers 1480 et un livre d’heures manuscrit enluminé attribué au Maître du Boèce de Montpellier, pour 3,5 millions de francs chacun. Très remarqués par des collectionneurs, ces ouvrages ont été réservés sur place. Mais l’intérêt de la Foire, qui s’ouvre de plus en plus au grand public, réside dans le très large choix de livres et reliures en tout genre qui partent à quelques centaines ou milliers de francs. Il en fut ainsi d’Art bref (1950), édition originale d’un texte de René Char acquis pour 1 000 francs sur le stand d’Emmanuel Lhermitte, ou d’un pamphlet de 1822 de Paul-Louis Courier contre un arrêté préfectoral empêchant les villageois de danser le dimanche, cédé 2 400 francs chez Gerits & Son, ou encore de l’un des 1 000 exemplaires de la première édition des Xylographies de Kandinsky vendu 19 000 francs par Quaritch.

Pour se développer et s’épanouir encore, la Fila devrait se mettre en quête d’un autre lieu afin d’accueillir des exposants supplémentaires parmi ceux qui figurent sur la liste d’attente et de permettre au public de circuler dans de meilleures conditions. Il n’est malheureusement pas si facile de trouver un espace assez vaste au cœur de Paris, disponible aux dates de la manifestation.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°129 du 8 juin 2001, avec le titre suivant : En quête d’espace

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