Antiquités

Égyptomanie

Les objets royaux de la collection Bouché attisent les convoitises

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 17 octobre 2012 - 431 mots

PARIS - Collectionneurs d’antiquités et musées internationaux sont mobilisés pour une vente qui va certainement faire date sur le marché de l’égyptologie.

Mise à l’encan le 24 octobre à Drouot par le commissaire-priseur Thierry de Maigret, la collection Charles Bouché (1928-2010) réunit 221 lots incluant plusieurs pièces royales présentant un très grand intérêt. Christie’s, dont la traditionnelle vente londonienne d’antiquités était initialement programmée le même jour, a jugé plus raisonnable de reporter sa vacation de vingt-quatre heures. Dans ce domaine, rares sont les ensembles d’une telle qualité aux enchères. Citons, en 1996 et 1997, la collection Omar Pacha, sultan du Caire, ainsi que, en 2001, la collection Mademoiselle Garcin, toutes deux dispersées par François de Ricqlès, alors commissaire-priseur à Drouot.

Souvent conseillé dans ses achats par les égyptologues aujourd’hui disparus Christiane Desroches-Noblecourt et le professeur Jean Yoyotte, Charles Bouché avait rassemblé en une vie 140 chaouabtis et oushebtis, une vingtaine d’amulettes, une quarantaine de statuettes en bronze et onze scarabées de cœur. « Nous avons obtenu des passeports de sortie pour tous les objets de la vente », se réjouit le commissaire-priseur, qui a constaté « une certaine excitation dès les premières annonces de la vente en juillet, avec un pic au moment de la Biennale des antiquaires, les objets étant visibles sur demande. » Une quarantaine de chaouabtis royaux ont attiré l’attention des amateurs, à commencer par un exemplaire en faïence bleue portant le nom de Séthi Ier (Nouvel Empire). « Le corpus de ce très rare chaouabti se restreint à six autres exemplaires similaires qui se trouvent conservés dans différentes institutions : le British Museum à Londres, le Musée du Louvre à Paris, le Metropolitan Museum à New York, le Musée de Bologne et l’Ashmolean Museum à Oxford ; un fragment est aussi présent au Musée Champollion à Figeac [Lot] », précise l’expert Daniel Lebeurrier. Seule à être conservée en mains privées, cette pièce de Séthi Ier est estimée 150 000 à 200 000 euros. Mais la mise aurait déjà été doublée par des ordres d’achat. D’autres chaouabtis royaux au nom de pharaons illustres (Aménophis III, Aménophis IV [alias Akhenaton] et Ramsès III), même fragmentés, pourraient déclencher de belles batailles d’enchères, tout comme un superbe et grand chaouabti en bon état au nom de Menkheperré, maire de Memphis au Nouvel Empire, en albâtre incrusté de pigment bleu, estimé 20 000 euros.

COLLECTION CHARLES BOUCHÉ (1928-2010)

Le 24 octobre à Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Thierry de Maigret, tél. 01 44 83 95 20, www.thierrydemaigret.com ; exposition publique : le 23 octobre 11h-18h et le 24 octobre de 11h-12h.

- Expert : Daniel Lebeurrier

- Estimation : 1 à 1,5 million d’€

- Nombre de lots : 221

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°377 du 19 octobre 2012, avec le titre suivant : Égyptomanie

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