Dix ans d’art aux enchères

Cyrille Putman se sépare de 72 pièces de sa collection

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2000 - 387 mots

Francis Briest dispersera, le 16 décembre à l’hôtel Dassault, 72 pièces de la collection de Cyrille Putman composée d’œuvres de Fabrice Hybert, Huang Yong Ping et Douglas Colke auxquelles s’ajoutent des pièces d’autres provenances. Une large place sera faite à la photographie plasticienne.

PARIS - Après Pierre Cornette de Saint-Cyr, c’est au tour de Francis Briest de présenter en vente publique des créations très contemporaines. C’est un marché difficile qui est encore à défricher en France. En témoigne le pourcentage moyen de lots vendus (50 %) le 28 octobre dernier à Drouot-Montaigne. Le “plus” de l’ensemble proposé par le commissaire de l’avenue Matignon tient au pedigree des pièces vendues. Soixante-douze des 240 lots présentés proviennent de la collection Cyrille Putman. Fils de Jacques Putman, imprimeur d’art et collectionneur, et, d’Andrée Putman, designer, il dirigea une galerie dans le Marais entre 1989 et 1997, la galerie Froment et Putman où il exposa des œuvres de James Turrell, Roman Opalka, Richard Hamilton et Fabrice Hybert. En 1988, Cyrille Putman crée la société Flux et devient l’agent d’artistes tout en produisant des films et des disques, de musique flamenco notamment.

La collection qu’il met en vente, au moment de se lancer dans de nouvelles activités, a été constituée ces dix dernières années. Elle se compose notamment d’œuvres de Fabrice Hybert que Cyrille Putman fut un des premiers à découvrir lors de son exposition, “Mutations”, à Nantes en 1986 et qu’il exposa dans sa galerie dès 1990. “Je considère vraiment Hybert comme un génie, insiste-t-il. Comme quelqu’un de paradoxalement exceptionnel.” De l’artiste présenté en 1997 dans le Pavillon français de la Biennale de Venise, on retiendra un Autoportrait en résine de 1998 (90-120 000 francs) et Peinture homéopathique n° 9, formée de deux toiles juxtaposées (400 x 200 cm ; 250-350 000 francs), qui fut exposée à la Kunstwerein de Cologne. Robert Malaval sera présent avec une technique mixte de 1962, Aliment blanc, chronologie (100-120 000 francs), Erik Dietman avec une technique mixte Allez les Verts !, 1963-1976 (80-120 000 francs), Tony Oursler avec Phone blocks de 1996 (90-110 000 francs). Sur cet ensemble se greffent des photographies de Jean-Luc Moulène et Larry Clark mais aussi des pièces de plusieurs autres collections incluant des œuvres de Vanessa Beecroft, Nan Goldin, Thomas Struth, Cindy Sherman, des frères Chapman et de Gabriel Orozco.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°116 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Dix ans d’art aux enchères

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