Diane de Castellane trouve son public

Grand succès pour une grande collection

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1996 - 359 mots

En raison des grèves et du marasme des affaires, Sotheby’s craignait le pire lors de sa vente de Monaco, le 9 décembre. Or, dix-huit lignes de téléphone et l’intérêt international aidant, la vente de la collection de la comtesse Diane de Castellane, qui comprenait des meubles et des objets d’art typiques du grand goût français du XVIIIe siècle, a dépassé tous les espoirs de la maison britannique.

MONACO - Des Monégasques et surtout de riches Italiens, venus passer le week-end à Monte-Carlo, ainsi que des marchands parisiens et londoniens, dont beaucoup représentaient des particuliers, se sont rendus au Sporting Club pour la vente de la collection de Diane de Castellane. De nombreux clients privés français ont enchéri par téléphone – surtout pour les vingt-huit lots de porcelaine de Sèvres, particulièrement recherchés, qui ont souvent triplé leurs estimations.

Préemption du Musée de Versailles
Sur les 167 lots proposés, 160 ont été vendus pour un total de 13 421 800 francs, soit 91,5% en valeur. Tous les ingrédients d’une réussite, sauf celui d’un bon climat économique, étaient réunis, à commencer par une provenance prestigieuse. Diane de Castellane est en effet la petite-fille du dandy, collectionneur et grand mondain parisien Boni de Castellane, et les objets dispersés à Monte-Carlo avaient longtemps orné l’hôtel de Castries appartenant au père de la comtesse, Georges de Castellane.

Les lots sont tous restés "dans leur jus" depuis soixante ans. Une pendule à l’éléphant en porcelaine de Meissen, Louis XV, vers 1750, estimée entre 500 000 et 800 000 francs, a été achetée 818 900 francs. Une paire de tables-consoles Louis XIV en bois doré, très richement sculptées, avec la même estimation, est partie à 684 500 francs. Deux beaux lustres en cristal de roche, qui n’étaient pourtant que "de style" Louis XV, ont plus que triplé leurs estimations pour se vendre à 550 100 et 415 000 francs. Une paire de natures mortes du XVIIIe siècle de Felica Rubbiani, a doublé son estimation et atteint 628 500 francs.

À 152 100 francs, le Musée de Versailles a exercé son droit de préemption sur le Grand portrait de la famille royale, vers 1782-1783, attribué à Louis-Auguste Brun.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Diane de Castellane trouve son public

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