Impressionnisme/Moderne

Des ventes qui manquent d’éclat

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 30 décembre 2014 - 484 mots

Sans Christie’s et en l’absence de chefs-d’œuvre, les ventes parisiennes sont en net recul.

PARIS - L’année dernière s’était terminée dans l’euphorie pour l’art impressionniste et moderne, avec des chefs-d’œuvre en nombre et des résultats importants. Aussi le cru 2014, sans œuvres locomotives, paraît un peu pâlot en comparaison. Autre changement de taille, Christie’s était absente de la bataille, pour avoir organisé sa vente d’art moderne en parallèle de la Fiac, sans effet positif. Sotheby’s reste loin devant les autres et remplit son contrat sans toutefois faire d’étincelles. La société totalise 13,5 millions d’euros, (dans l’estimation de 11 à 16 millions d’euros) (1), avec 76 % de lots vendus, bien loin des 23,7 millions d’euros obtenus l’an dernier, dopés par un Modigliani. Ses équipes peuvent se féliciter de la vente de Rythme, Joie de vivre (1931) de Delaunay pour 2,3 millions d’euros, au-delà de l’estimation. Parmi les enchères millionnaires, figurent aussi un portrait d’homme tardif de Picasso (2,8 millions d’euros), le Buste d’Annette d’Alberto Giacometti (1 million d’euros) ou Fleurs et amoureux de Marc Chagall (1,1 million d’euros).

Beaucoup d’invendus

Les 1er et 2 décembre, Artcurial totalisait 4,1 millions d’euros pour 141 lots, en dessous de l’estimation et bien en deçà des 12,8 millions d’euros obtenus l’an dernier pour la collection Dina Vierny. L’ensemble de Liuba et Ernesto Wolf a rencontré un beau succès : parmi les résultats importants de cette collection éclectique, ceux des livres illustrés moderne – Les Métamorphoses d’Ovide illustrées par Pablo Picasso (165 100 euros) ou Daphnis et Chloé de Longus par Marc Chagall (159 000 euros) – ou un Clown de profil de Georges Rouault (373 800 euros). Piasa proposait le 17 décembre une vente de 135 lots, du postimpressionnisme à l’art cinétique, avec une section consacrée à l’art grec, sans grand succès. Seuls 41 % des lots ont trouvé preneur et le chiffre d’affaires a atteint 1,2 million, la moitié du total espéré. Même scénario pour Tajan qui n’a récolté que 655 000 euros le 10 décembre ou pour Cornette de Saint Cyr dont plus de la moitié des lots restaient invendus, le 14 décembre. Ainsi, l’absence de Christie’s en décembre n’aura pas profité aux autres opérateurs. Début décembre, Frédéric Chambre, directeur général de Piasa confiait : « Nous ne sommes pas en concurrence, ce sont des mondes différents. Notre calendrier est élaboré par rapport à nos réflexions personnelles, il nous arrive de nous caler sur les dates des foires mais pas sur celles des autres maisons ». Ces ventes achèvent une belle année pour Sotheby’s. À nouveau première maison de ventes en France pour l’année 2014, l’Américaine conserve également son leadership pour l’art impressionniste et moderne. Mais son total annuel de 39,5 millions d’euros reste inférieur à celui de 2013 : la société avait adjugé quelque 46 millions d’euros. Un chef-d’œuvre en moins fait la différence.

Note

(1) Les estimations sont hors frais et les résultats frais compris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : Des ventes qui manquent d’éclat

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