antiquaires

Des objets extraordinaires

L'ŒIL

Le 1 juin 2001 - 511 mots

Afin de valoriser leurs objets auprès d’un public spécialisé, mais aussi pour attirer un public plus large, les marchands parisiens sont désormais presque tous regroupés en différentes associations. Ainsi, le mois dernier, les galeristes de Saint-Germain-des-Prés organisaient des journées portes ouvertes (L’Œil n°526). Ce mois-ci, ce sont d’une part les antiquaires du faubourg Saint-Honoré, entraînés par François Léage, qui font la fête lors de leur nocturne du 6 juin, et la très ancienne association des antiquaires du Carré Rive Gauche, regroupant le carré formé par les rues du Bac, des Saints-Pères, de l’Université et le quai Voltaire qui crée l’événement. Ces 120 galeries ont réservé leurs tableaux et œuvres d’art les plus insolites et précieux pour les « Cinq jours de l’objet extraordinaire » du 6 au 10 juin. A côté d’un cabinet d’Augsbourg en marqueterie polychrome de la fin du XVIe siècle, la galerie Laroche présente une Madone en pierre de la première moitié du XIVe siècle. Cette Vierge à l’Enfant provient de Lorraine, où s’est développé à cette époque un style spécifique de Madone au visage juvénile assez large, au hanchement vers l’arrière et fléchissant le genou droit. « Dieu, ses prophètes et ses saints » est le titre de l’exposition de la galerie Chevalier qui regroupe des tapisseries de la fin du XVe siècle illustrant des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ces œuvres principalement destinées aux chœurs, aux antependia ou à des oratoires privés proviennent d’Allemagne, de Tournai, d’Aubusson ou de Bruxelles, comme Les Israélites remettent leurs trésors d’argent à Moïse de 1667. Avec ses « Délices et tourments », la galerie Blondeel-Deroyan met également à l’honneur la tapisserie française des XVIIe et XVIIIe siècles. Les amateurs de chaises et fauteuils peuvent admirer à la galerie Alb antiquités cet étonnant fauteuil d’esthète anglais des années 1880. La structure de fer gainée de faille de soie évoque le feuillage d’une rose, le dossier et l’assise en velours de soie rouge cramoisi représentent deux fleurs de rose. Du côté des nouveaux venus du Carré Rive Gauche, la galerie Jacques Lafon, qui a ouvert ses portes rue de Verneuil en septembre 2000, présente un bas-relief en marbre du sculpteur René Letourneur. Les années 30 sont en effet à l’honneur dans cette galerie à côté de l’Art and Craft, de la Sécession viennoise et des arts décoratifs français et italien des années 40-50. Jeune fille au bord de l’eau de Léon-Matthieu Cochereau, plus connu pour L’Atelier de David exposé au Musée du Louvre, est l’objet choisi par la galerie Thierry Mercier & Hubert Duchemin.
Les tonalités et l’étude de la lumière donnent à ce tableau une grande sensibilité. L’archéologie est représentée, entre autres, par la galerie Gilgamesh, spécialisée dans les antiquités méditerranéennes et orientales. L’objet qu’elle présente pour ces journées est un Kouros archaïque en bronze représentant un athlète en mouvement. On pressent dans sa posture dynamique la fin de l’archaïsme.Quant à l’époque contemporaine, elle est représentée, par exemple, par une sculpture de Jean-Marie Fiori, un habitué de la galerie Pierre Dumonteil.

- PARIS, Carré Rive Gauche, 6-10 juin, www.carrerivegauche.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : Des objets extraordinaires

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque