Majoliques

Des della Robbia à Paris

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 juin 2009 - 499 mots

La maison Tajan disperse une exceptionnelle collection de faïences italiennes.

PARIS - La maison Tajan offrira le 30 juin à l’espace Tajan un rare ensemble de majoliques italiennes, présenté à des prix attractifs. « Il s’agit d’une collection privée toscane rassemblée par un grand connaisseur qui révèle, par sa sélection, l’importance de la fabrique de Montelupo (1400-1630), exposée à Florence au Palazzo Riccardi en 2002 et qui a fait l’objet de la publication de l’ouvrage Capolavori della maiolica rinascimentale par Fausto Berti, directeur du Musée de la céramique de Montelupo », rapporte l’expert Georges Lefebvre. Il est assez étonnant de voir sur le marché français une telle collection, laquelle va surtout intéresser les collectionneurs italiens de majoliques et les grandes institutions internationales. Mais, suite à la dispersion de la prestigieuse collection Jean Thuille de faïences françaises primitives le 24 octobre 2007, la maison Tajan, épaulée par un spécialiste de renom, s’est forgée une solide réputation dans ce domaine très pointu.

L’art des della Robbia
Les pièces vedettes de la vacation sont liées à la dynastie des della Robbia aux XVe et XVIe siècles. « L’art des della Robbia appartient plus à la sculpture qu’à la céramique proprement dite, insiste Georges Lefebvre. Leur filiation à l’école de Donatello et Verocchio est incontestable. » Signalons un Saint Michel terrassant le dragon à décor émaillé blanc et or, marron et vert, par Luca della Robbia et Bottega Verrochio, estimé 45 000 euros ; une rarissime paire de cédrats en trompe l’œil, à taille réelle, jaune et vert, estimée 10 000 euros, et une rare plaque rectangulaire émaillée bleue ornée du buste de profil en bas-relief émaillé blanc d’Isotta Malatesta (provenant sans doute de son tombeau) par Luca della Robbia avec Agostino di Duccio, estimée 15 000 euros. Notons encore une remarquable paire de sculptures émaillées de Montelupo, de la seconde moitié du XVIe siècle, à décor polychrome, représentant des Angeli reggicandelabro, anges auréolés agenouillés tenant des bases de candélabres monogrammés GN, estimée 80 000 euros. « Reproduits dans tous les ouvrages sur la majolique, ces anges appartiennent directement de la tradition des sculptures des ateliers des della Robbia. Deux ailes étaient prévues et, comme pour d’autres anges à cette époque-là, elles n’ont pu être exécutées pour des raisons techniques », précise l’expert.
La collection rassemble en outre des pichets toscans du XVe siècle à décor d’animaux ; un important albarello de la Renaissance de Montelupo estimé 40 000 euros ainsi que des pièces florentines de la première époque, tel un orciolo biansato, rare pot de pharmacie à deux anses à décor manganèse et bleu de feuilles de chêne stylisées « zaffera », vers 1420-1430, estimé 6 000 euros. Un modèle similaire se trouve au Musée du Louvre.

COLLECTION DE MAJOLIQUES ITALIENNES

Vente le 30 juin, Espace Tajan, 37, rue des Mathurins, 75008 Paris, SVV Tajan, tél. 01 53 30 30 30, exposition publique : les 25 et 26 juin 10h-18h, le 27 juin 11h-18h, le 29 juin 10h-18h et le 30 juin 10h-12h, www.tajan.com

COLLECTION DE MAJOLIQUES ITALIENNE

- Expert : Georges Lefebvre
- Estimation : 500 000 euros
- Nombre de lots : 102

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°306 du 26 juin 2009, avec le titre suivant : Des della Robbia à Paris

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