De Géricault à Morisot

Quatre bonnes ventes à Paris pour des œuvres de qualité

Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 466 mots

Quatre vacations à Paris ont produit des résultats encourageants, doublant ou triplant souvent leurs estimations avec des œuvres de Berthe Morisot, Degas, Géricault, Prud’hon, en particulier. Autant de preuves qu’un marché existe toujours pour des pièces de qualité.

PARIS. Les premiers sommets ont été atteints le 21 novembre chez Me Godeau : parmi quelque deux cents lots, l’Étude de danseu­se d’Edgar Degas, estimée 600 000 francs, a trouvé preneur à 1,55 million de francs, tandis que l’huile sur toile de Berthe Morisot, Dans le jardin, était acquise au prix record de 2,73 millions de francs, contre une estimation de un million. La femme peintre impressionniste était également au centre de la dispersion de la collection Rouart, le 27 novembre, avec vingt œuvres. Grâce à la présence de nombreux Américains, qui “ne voulaient pas repartir sans rien”, selon Me Ferri, et à la participation d’un collectionneur d’art moderne du nord-ouest de la France – il a acquis Fillette à la chèvre à 1,45 million de francs et Les Aloès à 800 000 francs –, les œuvres de Berthe Morisot ont triplé leurs estimations, la plus haute enchère se portant sur Vue de Cowes, île de Wight, à 2,12 millions de francs. Par ailleurs, Paysage aux chevaux de Gau­guin, estimé 20 millions de francs et adjugé 24 millions, s’est vu voler la vedette par le pastel de Degas, Dans les coulisses qui, avec une mise à prix à 6 millions de francs, a aisément dépassé son estimation de 15 millions pour partir à 25 millions. Au total, les vingt-sept lots ont totalisé un produit de 68,16 millions de francs sans les frais, au lieu des 46 millions attendus. D’autres œuvres sur papier ont créé la surprise chez Piasa, le 25 novembre. Un grand dessin à la plume et à l’encre brune d’une école allemande du XVIe siècle, Saint Augustin lavant les pieds du Christ qui lui apparaît en pèlerin, estimé 20 000 francs, a été acquis 630 000 francs après une lutte acharnée entre trois collectionneurs, peut-être intrigués par l’annotation en bas à gauche “Alberdurer fecit”. La pièce maîtresse de la vente a également tenu ses promesses : estimée 1,5 million de francs, l’Étude de jeune fille assise par Prud’hon a été vendue 2,5 millions de francs à un collectionneur américain qui enchérissait au téléphone. Quant au dessin à la craie noire de Théodore Géricault, La procession de Silène, chez Me Binoche le 25 novembre, il a été adjugé 1,45 million de francs, contre une estimation de 400 000 francs. En revanche, l’huile sur toile de Jean-Honoré Fragonard, La jeune fille aux petits chiens, estimée entre 2,5 et 3 millions de francs, n’a pas trouvé preneur. Mais une commode attribuée à Charles Cressent a été vendue 1,5 million de francs, doublant quasiment son estimation de 800 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : De Géricault à Morisot

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