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Dans les galeries, « l’autre » Biennale

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 5 septembre 2018 - 544 mots

Les galeries parisiennes profitent du lancement de la saison pour organiser des expositions souvent exceptionnelles dans leurs locaux.

Façade de la Galerie Kugel à Paris.
Façade de la Galerie Kugel à Paris.

Paris. Les marchands parisiens ont bien compris l’intérêt de prévoir un événement aux mêmes dates que la Biennale (8 au 16 septembre). Certains le font depuis longtemps, convaincus qu’une exposition dans leur galerie offre davantage de possibilités et d’espace pour montrer leurs chefs-d’œuvre ou un sujet pointu, d’autant plus qu’ils ne sont pas limités dans le temps. Par ailleurs, la Biennale donnant le coup d’envoi de la rentrée artistique, elle est aussi la seule manifestation de cette envergure à ce moment-là de l’année, les collectionneurs internationaux n’étant donc pas trop sollicités. Ainsi peuvent-ils donner rendez-vous à Paris pour profiter non seulement de la Biennale, mais aussi de tous les événements annexes que les professionnels parisiens ont organisés à leur intention.

Fidèle à son exposition biennale, la galerie Kugel, après les horloges à automates de la Renaissance en 2016, mise cette année sur l’art du « piqué » : une technique employant l’écaille de tortue incrustée d’or et de nacre, introduite à Naples au début du XVIIIe siècle et dont Charles de Bourbon – roi de Naples – était féru. Sont exposés, du 12 septembre au 8 décembre, plus d’une cinquantaine d’objets (aiguières, coupes, coffrets…) dont plusieurs réalisés par le maître incontesté en la matière, Giuseppe Saraò. Certains objets bénéficient d’une provenance prestigieuse, celle des Rothschild. La galerie a obtenu pour l’occasion le prêt exceptionnel par le Musée de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg) de la Table de Saraò – chef-d’œuvre de cette technique.

À la galerie François Léage, mobilier ancien et artistes contemporains sont à l’honneur avec l’exposition « Forces et Mouvements » (du 10 septembre au 16 novembre). « Un dialogue unique entre nos meubles XVIIIe siècle et quinze artistes d’art contemporain où mobiles, peintures, œuvres cinétiques et sculptures rythment ce rapprochement autour des sciences mathématiques et techniques », explique Guillaume Léage.

Dans un tout autre registre, la galerie Chastel-Maréchal expose le design brésilien, de 1950 à 1980 (du 6 septembre au 31 octobre). Sont présentées une trentaine de pièces des plus grands créateurs comme Joaquim Tenreiro, Jose Zanine Caldas ou encore Jorge Zalszupin. Toutes les œuvres montrées jouissent de provenances remarquables, comme une table de Tenreiro, commandée par Oscar Niemeyer pour le siège de Bloch Editores SA, bâtiment conçu en 1966.

Les marchands de peinture ancienne ne sont pas en reste. Ainsi, la galerie Canesso dévoile du 13 septembre au 19 octobre, un portrait d’Élisabeth Vigée Le Brun, pour la première fois sur le marché. Peint en 1788, il représente la marquise de Grollier, une de ses amies elle-même peintre. Classé au titre des monuments historiques, il ne peut quitter le territoire français.

Bien d’autres expositions ont lieu à Paris, comme celle organisée du 7 au 22 septembre à la galerie Christian Deydier qui retrace l’art du cheval dans la Chine ancienne ; Supernova, un solo show du duo de designers libanais david/nicolas (du 6 septembre au 6 octobre) chez Carpenters workshop ou bien encore des événements groupés tels que le 11e Parcours de la céramique et des arts du feu (lire ci-contre) ou encore Le Mois des Collectionneurs, le nouveau rendez-vous des galeries du Carré Rive Gauche, où chacune présente un objet unique, représentatif de sa spécialité (du 5 au 29 septembre).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°506 du 7 septembre 2018, avec le titre suivant : Dans les galeries, « l’autre » Biennale

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