Foire & Salon

Cultures, l’union de trois foires

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 27 mai 2016 - 675 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

Après s’être tenues chacune dans leur coin mais dans un même lieu et aux mêmes dates, Bruneaf, Baaf et Aab se réunissent sous une même bannière et espèrent croiser leur public.

Antiquaires - Comment des foires déjà bien établies peuvent-elles encore se développer ? En s’ouvrant à d’autres horizons. L’idée couvait depuis un moment déjà. Il ne restait plus qu’à la concrétiser. C’est chose faite. Les trois foires qui se tenaient côte à côte au mois de juin à Bruxelles dans le quartier du Sablon et qui avaient instauré depuis deux ans une « synergie dynamique » ne font plus cavalier seul. « Ce regroupement lance des passerelles entre les cultures et nous invite à enlever nos œillères. C’est une incitation à la tolérance et à l’altérité, à une époque on l’on élève de plus en plus de barrières entre les cultures et où les discours sur l’identité et la protection de sa propre culture se multiplient », note Howard Wei, marchand d’art asiatique (Bruxelles).

Regroupées sous le vocable « Cultures », « un mot universel, prononçable dans toutes les langues et qui a fait l’unanimité lors de la décision », indique Didier Claes, membre du comité d’organisation, les trois foires (Bruneaf, Baaf et Aab) ne font désormais plus qu’une. Cultures, qui se tient du 8 au 12 juin, rassemble donc désormais les trois entités qui fonctionnaient jusqu’alors comme trois associations distinctes. La plus ancienne, Bruneaf, a été créée en 1983 et est consacrée à l’art africain, océanien et indonésien. Elle comporte 44 marchands. La seconde, Baaf, mise sur pied en 2003, est dévolue à l’archéologie (Égypte, Grèce, Rome, Proche-Orient et Europe) et comprend 10 marchands. La troisième et plus récente, Aab, née en 2013, regroupe 13 spécialistes en art asiatique (Inde, Himalaya, Asie centrale, Sud-Est asiatique, Chine, Japon). En tout, ce sont 67 marchands internationaux issus de 9 pays qui se donnent rendez-vous dans les rues du quartier du Sablon.

Concrètement, le changement ne peut pas se faire brutalement. Les associations disparaîtront petit à petit en surface mais elles continueront d’exister, ne serait-ce que pour gérer les comités d’expertises (vetting) dans chacune des spécialités. Aussi, même si le nouveau logo commun est d’ores et déjà en place, les trois anciens logos perdurent cette année et un système de couleurs est mis en place pour faciliter le repérage : rouge pour l’art tribal, jaune pour les arts asiatiques et bleu pour l’archéologie. Toujours dans l’idée de favoriser les passerelles entre les disciplines et de croiser les publics, les trois catalogues jusqu’alors édités séparément ne le seront plus que sous une seule et même publication.

Didier Claes marchand d’art africain à Bruxelles

Questions à ...

Pourquoi rassembler les trois foires ?
Cela faisait de nombreuses années que nous souhaitions cette réunion, mais cela n’avait pas pu se faire avant. On ne peut pas faire abstraction de la concurrence parisienne. Il fallait que nous nous regroupions, car l’union fait la force. Un seul événement plutôt que trois est beaucoup plus percutant et plus lisible pour les visiteurs. Cela permet aussi d’apaiser les tensions et de réduire les coûts. Nous pourrons par exemple faciliter les levées de fonds en matière de sponsoring.

Est-ce que les collectionneurs passent facilement d’une spécialité à une autre ?
S’ils ne le font pas, nous faisons tout pour qu’ils le fassent ! Aujourd’hui, il faut être honnête, cela concerne moins de 10 % des collectionneurs. Or, l’amateur d’aujourd’hui est éclectique. 30 à 40 % des collectionneurs venant de l’art contemporain achètent de l’art africain. Cette année, si 10 à 15 % des visiteurs font le grand écart entre les trois spécialités, ce sera bien. Nous sommes dans l’expectative.

Quels sont les prix pratiqués sur la foire, toutes spécialités confondues ?
Pour un objet authentique, de bonne qualité, les prix oscillent entre 1 000 et 500 000 euros. Il est rare que cette somme soit dépassée. Le portefeuille moyen se situe aux alentours de 10 000 à 40 000 euros. 10 000 euros, c’est déjà élevé pour le commun des mortels.

Marie Potard

 

Cultures

Du 8 au 12 juin 2016. Quartier du Sablon, Bruxelles

www.cultures.brussels

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Cultures, l’union de trois foires

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