Commerce actif sur Liste, mitigé sur Design Miami

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 21 juin 2011 - 452 mots

Comme souvent ces dernières années, le niveau de la foire Liste fut très moyen, trop proche de travaux d’étudiants d’écoles d’art, hormis quelques exceptions. Ainsi des stands de Marcelle Alix (Paris), de Balice-Hertling (Paris) qui présentait l’intéressante installation de Neil Beloufa, de Jocelyn Wolff (Paris) et ses sculptures de Katinka Bock, ou d’Office Baroque (Anvers) montrant les photos de Leigh Ledare. En revanche, la foire a tiré les leçons du salon Independent à New York, en améliorant nettement la présentation des œuvres. Le commerce fut aussi vif que sur Art Basel. Le collectionneur allemand Thomas Olbricht a acquis l’intégralité du stand de la galerie Exile (Berlin), qui présentait un solo show de l’artiste Fort. Elizabeth Dee (New York) a pour sa part vendu en trois quarts d’heure l’intégralité des tableaux de Mark Barrow, dont certaines pièces aux Rubell. 

Une visite de la foire Design Miami procurait un sentiment tout aussi mitigé. Le design des années 1930 à 1950 offrait son visage le plus heureux, avec le projet ambitieux de Patrick Seguin (Paris) de monter et démonter en une journée une maison modulable de Jean Prouvé. On pouvait apprécier aussi le stand impeccable de Jousse (Paris), construit autour d’une structure rouge issue d’une école construite à Villejuif par Jean Prouvé, ou encore la présentation d’œuvres de Le Corbusier par Downtown (Paris). Surprenante de modernité, une paire de sièges de campagne napoléonienne présentée par Philippe Perrin (Paris) a d’emblée séduit les visiteurs. Chez Jacques Lacoste (Paris), un salon « Ours polaire » couleur vert pré de Jean Royère fit sensation. En revanche, le design contemporain était bien souvent indigent, exception faite de l’ensemble Ignotus Nomen de Pierre Charpin ou de la céramique contemporaine magistralement déployée par Pierre Marie Giraud (Bruxelles). Les affaires furent toutefois nettement plus dilatées que sur Art Basel. « Tout s’est passé le premier jour, avec peu de collectionneurs », admettait Jacques Lacoste, après avoir cédé le salon de Royère à un Américain. « On a vendu des pièces de Pierre Chareau, mais j’attends des options sur des choses plus importantes. Les gens ne se décident pas », regrettait pour sa part Denis Doria (Paris).

Design Miami, propriété de Messe Schweiz à hauteur de 50 %, implantera-t-elle une bouture à Hongkong ? « Le problème pour les galeries, ce sont les frais énormes de transport, observe François Laffanour. La clientèle est-elle prête pour cela ? Pour l’instant, je n’ai des collectionneurs qu’en Corée. » Même interrogation du côté de Didier Krzentowski (Kreo), qui a partagé le stand de la galerie L&M (New York) sur Art HK [la foire internationale d’art moderne et contemporain de Hongkong] en mai. « Cela me semble prématuré, à moins d’être mêlé aux galeries d’art contemporain », estime-t-il.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°350 du 24 juin 2011, avec le titre suivant : Commerce actif sur Liste, mitigé sur Design Miami

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