Chagall, Van Dyck et Petit

Koller organise de grandes ventes mixtes

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 5 mars 1999 - 672 mots

Des peintures de maîtres anciens et modernes, du mobilier français, suisse, italien et américain, des tapis et des porcelaines Art nouveau sont au programme des ventes organisées par la galerie Koller à Zurich, du 17 au 19 mars.

ZURICH. La pièce la plus ancienne inscrite dans la vente de tableaux et de sculptures du 18 mars date de 1330-1340 : il s’agit d’une Vierge à l’Enfant en marbre de l’entourage de Jean Pépin de Huy, un des précurseurs de la sculpture réaliste au début du XIVe siècle (100-150 000 francs suisses, 400-600 000 francs français). Au sein de la sélection d’œuvres des écoles hollandaises et flamandes sont proposés une huile sur panneau de cuivre de Nicolas van Veerendael, issue d’une collection privée allemande (200-300 000 francs suisses, 800 000-1,2 million de francs), ainsi que des tableaux de Pieter de Ring, Jan van Kessel, Floris van Schooten, Antoon van Dyck et Salomon van Ruysdael. Parmi les plus belles œuvres modernes figurent une toile de Marc Chagall, Scène de village (60 x 73 cm), empreinte de la mystique slave (600-800 000 francs suisses, 2,4-4,8 francs français), et une huile exécutée en 1920 par Augusto Giacometti – oncle d’Alberto –, L’image, provenant d’une collection privée suisse (900 000-1,2 million de francs suisses, 3,6-4,8 millions de francs français). L’œuvre avait été achetée à l’artiste par le grand-père de l’actuel propriétaire. Augusto Giacometti a exécuté ses premières peintures abstraites importantes entre 1912 et 1917, déposant sur la surface de la toile, à l’aide d’une spatule, des tâches de couleurs réparties en une subtile mosaïque. Vers 1918, il optera pour une manière tout à fait différente – qualifiée de phase coloriste magique – qui juxtapose des tons sombres et des couleurs plus lumineuses. L’image est un des rares tableaux qui illustrent ce style, et la plupart sont conservés dans des collections publiques comme la Kunsthaus de Zurich ou le MoMA à New York. Plus tardif, Einsamer Berghof (1933) d’Alfons Walde, est encore teinté d’expressionnisme, avant que l’artiste ne s’oriente vers la Nouvelle objectivité (60-90 000 francs suisses, 240-360 000 francs français).

Une commode à fleurs signée Nicolas Petit
La vacation du 17 mars comprend un vaste choix de meubles du XVIIe au XIXe siècle : ainsi, un bureau plat Mazarin à marqueterie Boulle, réalisé à Paris vers 1720, dont les incrustations de laiton sont à rapprocher des dessins de Bérain qui ont inspiré de nombreux ébénistes (35-55 000 francs suisses, 140-220 000 francs français) ; une paire de consoles Louis XV, probablement destinée à la haute société romaine, avec des incrustations en “brocatello della Sicilia” (75-95 000 francs suisses, 300-380 000 francs français) ; une commode à fleurs Louis XV signée Nicolas Petit (60-100 000 francs suisses, 240-400 000 francs français). Reçu maître en 1761, Petit fut sans doute l’un des ébénistes parisiens les plus productifs ; il a réalisé pendant près de trente ans des meubles Louis XV, Transition et Louis XVI qui ont eu un immense succès. Le style Louis XV est également représenté par une suite de quatre fauteuils à la Reine exécutés par Michel Cresson, de la célèbre dynastie d’ébénistes du XVIIIe siècle (40-70 000 francs suisses, 160-280 000 francs français). Parmi les meubles viennois, on notera une paire de consoles-dessertes attribuées à Josef Danhauser (50-90 000 francs suisses, 200-360 000 francs français). À la confluence des cours française et russe, ces consoles ont été créées par l’un des plus importants designers viennois, inventeur d’un type très particulier de mobilier destiné à la monarchie. Sculpteur de formation, réputé pour son travail d’ornementation, Danhauser est à comparer aux frères Jacob à Paris. La vacation du 17 mars propose également quelques tapis européens ou orientaux (Caucase, Anatolie, Perse), dont un Ghiordès Gebets de 155 x 130 cm (7-10 000 francs suisses, 28-40 000 francs français) et un Lambalo-kasak datant de 1900 (8-12 000 francs suisses, 32-48 000 francs français). Enfin, le 19 mars, seront mises en vente des porcelaines Art nouveau signées Émile Gallé, Clément Massier, Carlo Scarpa, ainsi que des pièces de la manufacture hongroise Zsolnay.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°78 du 5 mars 1999, avec le titre suivant : Chagall, Van Dyck et Petit

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