Calligraphies d’Orient

À Paris et à Londres, trois ventes de qualité

Le Journal des Arts

Le 18 avril 1997 - 400 mots

Une précieuse collection privée étrangère de pages coufiques, reliures et manuscrits enluminés du Coran sera mise pour la première fois aux enchères chez Me Boisgirard, à Drouot, les 28 et 29 avril. À Londres, la \"semaine islamique\" sera l’occasion de deux ventes de manuscrits coraniques, le 23 avril chez Sotheby’s, et le 25 avril chez Christie’s.

PARIS - "Paris se défend très bien", affirme l’expert Anne-Marie Kévorkian à propos du contenu de la vente de Me Boisgirard du 23 avril, qui offre un bel aperçu de la calligraphie – art majeur de l’Islam – avec des écrits arabes de l’époque du Prophète jusqu’au XIXe siècle. Vendue sans prix de réserve, cette collection encore jamais vue, conservée en Suisse et en France, a été réunie avant la Seconde Guerre mondiale par un bibliophile étranger très érudit. L’état de conservation est excellent et les estimations "prudentes", donc incitatives. Ainsi, de superbes pages coufiques sur parchemin du IXe siècle sont estimées de 100 à 150 000 francs, pour un lot non divisé de 53 feuilles parfaitement conservées. "Il faut espérer que ces lots ne seront pas achetés par un spéculateur qui serait tenté de les diviser." Une exceptionnelle reliure mamelouk de cinq juz du XIVe siè­cle, enluminée d’or, de rouge et de bleu, devrait largement atteindre l’estimation de 40 à 60 000 francs. "Beaucoup de pièces vont partir à l’étranger", estime l’expert. "Cette spécialité ardue exige une ouverture d’esprit et un sens de l’abstraction qu’ont les Américains et les Japonais, et une culture qu’ont les Allemands." Après l’exposition à New York et Londres, un grand musée américain a manifesté son intérêt, ainsi que la Bibliothèque nationale à Paris. Les collectionneurs privés iraniens et des Émirats pourraient également se porter acquéreurs.

Chez Sotheby’s, la vente du 23 avril comporte plusieurs pages coufiques sur parchemin, cédées à l’unité en règle générale. L’une d’elles, extraite du somptueux Coran bleu du IXe au Xe siècle, est estimée 12 à 18 000 livres. Très rare, un Coran miniature persan ou anatolien du XIVe siècle est évalué 6 à 8 000 livres, et un important manuscrit du Coran, des XIIe-XIVe siècles, probablement de Grenade, entre 100 et 150 000 livres. Le 25 avril, Christie’s proposera des pages coufiques sur parchemin des IXe et Xe siècles, estimées entre 1 000 et 2 000 livres l’unité, et un Coran Shiraz du milieu du XVIe siècle, de 25 à 40 000 livres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°36 du 18 avril 1997, avec le titre suivant : Calligraphies d’Orient

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