Bons résultats

Drouot et Christie’s progressent

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 25 août 2000 - 742 mots

Le premier semestre s’est soldé par de bons résultats pour Drouot et pour Christie’s qui annoncent respectivement une progression de leurs chiffres d’affaires de 19,5 % et 16 %. Sotheby’s affiche, en revanche, un produit total stationnaire et un résultat net en baisse par rapport à l’an passé. Ces médiocres résultats s’expliquent en partie par les poursuites engagées par la justice américaine. Celle-ci lui reproche d’avoir contrevenu à la loi antitrust en fixant de concert avec Christie’s le montant de ses commissions.

PARIS - Les six premiers mois de l’année ont été prospères pour Drouot qui a enregistré une progression de 19,5 % de son chiffre d’affaires lequel s’établit à 2,3 milliards de francs, frais compris, contre 1,9 milliard au premier semestre 1999. Ces bons résultats s’expliquent par la forte augmentation du produit “art” vendu ( 19,5 %) qui a atteint 1,9 milliard de francs. Les enchères ont été particulièrement soutenues au cours des mois de mars et d’avril ( 41 %). Cette progression apparaît d’autant plus nette que l’activité avait été relativement faible il y a un an ( 1 % lors du premier semestre 1999 comparé à 1998). Les enchères millionnaires (128) sont ainsi deux fois plus nombreuses que l’an passé. La plus élevée est allée à un sous-main, orné d’aquarelles et gouaches, peint par Gauguin en 1894, parti à 9,4 millions de francs. Aucune de ces enchères de plus d’un million de francs n’a toutefois dépassé la barre des 10 millions de francs, souvent franchie chez Sotheby’s et Christie’s à l’image de cette toile de Monet montrant la façade de la cathédrale de Rouen, adjugée 24 millions de dollars à New York. À Paris, le prix le plus élevé pour un tableau moderne s’est établi à 4,4 millions de francs pour une toile de Corot, Rome, le parc de la villa Borghèse, une peinture sur papier marouflé datant des années 1826-1828. Le meilleur résultat du côté des tableaux anciens est détenu par une paire de toiles de Tomas Hiepes (1600-1674) emportée à 9,4 millions de francs. Rien à voir avec les 8 millions de dollars (plus de 50 millions de francs) qui ont marqué la vente à New York d’une huile de Rubens, Portrait d’homme en dieu Mars.

Une progression de 16 % du chiffre d’affaires de Christie’s
Christie’s annonce, de son côté un produit vendu en hausse de 16 % par rapport à 1999, s’élevant à 1,1 milliard de dollars (7,9 milliards de francs). Quelque 124 lots sont partis à plus d’un million de dollars, le plus cher, une Nature morte aux tulipes de Picasso atteignant 28,6 millions de dollars (206 millions de francs). La société contrôlée par François Pinault n’a, en revanche, pas souhaité rendre public le montant de ses bénéfices, contrairement à Sotheby’s qui a annoncé un résultat net en forte baisse par rapport à 1999. Celui-ci s’établit à 950 000 dollars contre 22 millions de dollars au premier semestre 1999, pour un chiffre d’affaires total de 1 milliard de dollars ( 1 % par rapport à l’an passé). Cette chute s’explique en partie par les frais de justice entraînés par la procédure déclenchée par le département d’État américain à l’encontre des auctioneers, Christie’s et Sotheby’s, suspectés de s’être entendus pour fixer de concert le tarif de leurs commissions.

- 9,42 millions de francs : Paul Gauguin, sous-main orné d’aquarelles et gouaches, 1894, étude PIASA
- 9,40 millions de francs : Tomas Hiepes, Bouquet de roses dans un vase, orné du lion de la province de Léon, étude Aguttes
- 7,2 millions de francs, Ferrari 250 GT spyder California-1963, étude Poulain, Le-Fur
- 5,9 millions de francs, Odilon Redon, Visage derrière les barreaux, pastel et fusain, vers 1881, étude PIASA
- 4,5 millions de francs : Vanvitelli, Vue du bassin de Saint-Marc, Drouot estimation
- 4,5 millions de francs : Jan Frans Van Dael, Nature morte au bouquet de fleurs dans un vase sculpté sur un entablement de marbre, étude Tajan
- 4,4 millions de francs :
Jean-Baptiste-Camille Corot, Rome, le parc de la Villa Borghèse, étude Ferri
- 4,4 millions de francs : tapis de la Savonnerie à fond jaune, jeté de fleurs polychrome, étude PIASA
- 4,3 millions de francs : Georges Jacob, suites de six chaises en bois doré, estampillées, époque Louis XVI, sculpture par Rode, dorure par Aubert, étude Binoche
- 3,8 millions de francs : Rembrandt Bugatti, Lion et lionnes de Nubie, épreuve en fonte à patine noire, étude Delorme et Fraysse

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°109 du 25 août 2000, avec le titre suivant : Bons résultats

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