Belles feuilles à Paris

Le Journal des Arts

Le 9 novembre 2001 - 468 mots

À deux jours d’intervalle, deux vacations, respectivement organisées par les études PIASA et Tajan, se dérouleront à Drouot-Richelieu avec le concours des experts Bruno et Patrick de Bayser. Parmi les œuvres de l’école italienne, très bien représentée, figurent dix dessins de Domenico Tiepolo et une étude d’Annibale Carrache.

Paris - Composée de 200 lots, la première vente dirigée le 21 novembre par l’étude PIASA sera très axée sur le XVIIIe siècle. De nombreux dessins de petits maîtres viendront entourer des œuvres phares, disparues du marché de l’art depuis plus d’un demi-siècle, dont un ensemble de dix dessins de Domenico Tiepolo appartenant à la série du Nouveau Testament. Dix grands lavis, estimés chacun entre 150 et 250 000 francs, viennent compléter la reconstitution des albums de Tiepolo connus sous les noms de Recueil Fayet (Musée du Louvre) et Recueil Luzarche. Donnant la réplique à cette remarquable série, une feuille d’étude aux trois crayons de Watteau constituera le point d’orgue de la journée. Estimé 2 millions de francs, ce dessin magnifique de virtuosité, dont les figures ont été utilisées dans plusieurs compositions peintes, n’avait pas été proposé à la vente depuis 1925.
À noter aussi un ensemble de 30 dessins italiens et nordiques des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, originaires de la même collection et homogènes dans leurs estimations (10-20 000 francs). Enfin, quelques œuvres de la fin du XIXe siècle retiendront particulièrement l’attention des amateurs, un dessin d’Odilon Redon, à motifs de soleil noirs, contemporain de la série lithographiée des Noirs (300-400 000francs), et un nu de femme de Rodin, réalisé dans les dix dernières années de vie de l’artiste, estimé 40 à 50 000 francs.

Un Carrache inédit
La vente du 23 novembre, dirigée par Me Tajan, sera constituée de 230 lots comprenant un très bel ensemble ancien de dessins italiens dont le principal, œuvre d’Annibale Carrache, est inédit. Cette grande étude au crayon noir et à l’huile est très proche, par sa composition, d’une toile conservée à Budapest, et représente une scène du Nouveau Testament, Le Christ et la Samaritaine. L’estimation, entre 1,2 et 1,5 million de francs, tient compte du fait que l’œuvre est victime de nombreux manques et déchirures, elle reste toutefois remarquable par sa qualité et son originalité. L’école italienne sera également représentée par une esquisse très moderne de Domenico Tintoret et par un très grand dessin assez décoratif de Canaletto estimé 500 000 francs.

Le Maniérisme du Nord sera matérialisé par un dessin de Cornelis van Haarlem, Moïse et le serpent d’Airain (300-400 000 francs), une grande composition très étonnante qui présente un rapport au corps surprenant. Enfin, emblématiques de l’école française du XIXe siècle, deux vues de Rome de Michallon, estimées 150 000 francs chacune, seront proposées, accompagnées d’un dessin de J.-F. Millet, La Barque des naufragés, vers 1839-40, estimé 150-200 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°136 du 9 novembre 2001, avec le titre suivant : Belles feuilles à Paris

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