Ceysson & Bénétière offre à Saint-Étienne une vision de la cohérence du processus créatif de l’artiste, de l’image à l’espace en passant par l’objet photographique.
Saint-Étienne (Loire). « Exposer des photographies implique de les matérialiser. Si rendre l’image tangible est le corollaire de toute activité de tirage, Aurélie Pétrel trouve en cet impératif l’occasion de subvertir les conventions qui veulent que, pour percevoir convenablement l’image, le support de la photographie soit un papier, de préférence rectangulaire, lisse et blanc », souligne le plasticien Dylan Caruso dans son texte introductif à l’exposition que la galerie Ceysson & Bénétière consacre à celle-ci. Une exposition sans équivalent par la profusion d’œuvres multiformes de différentes périodes qui donne la mesure de la diversité créative de l’artiste tout en rappelant la « pure photographe » qu’elle est par la présence régulière d’impressions jet d’encre sur papier photo.
À partir de ses archives photos constituées de « prises de vue latentes » aux origines géographiques diverses, Aurélie Pétrel (née en 1980) active, transforme et complexifie l’image dans sa forme, son volume et sa lecture via différents procédés photographiques, supports d’impression (papier, bois, verre, carton gris, tôles microperforées…) et dispositifs d’installation. S’y lit son intérêt pour l’architecture, les espaces urbanisés, naturels ou intérieurs, et ce qui s’y joue, ou peut s’y jouer.
Les 1 000 mètres carrés d’espaces d’exposition de la galerie permettent d’appréhender le renouvellement plastique de l’artiste dans le temps. Dans « Convervation(s) », l’installation Minuit chez Roland, labyrinthe de verre en volume créé en 2022 pour la 16e Biennale de Lyon, dialogue avec Trois Gorges (2007), la photographie la plus ancienne de l’exposition, et Chambre à Tokyo, premier objet photographique, réalisé en 2011 à partir de la photo d’une chambre présentée recto verso dans un cadre posé au sol sur sa tranche. De nouvelles séries de photographies s’immiscent telle « Unité d’habitation », conçue l’été dernier dans le cadre d’une résidence sur le site de Le Corbusier à Firminy (Saint-Étienne Métropole) et imprimée sur des planches de hêtre blanchi, ou encore ces deux images de mouettes, dont l’ombre est recréée par transparence sur le mur grâce à une impression sur un verre pixélisé, rappelant les recherches et innovations techniques menées avec Saint-Gobain.
« Aurélie Pétrel vient d’entrer dans la collection du MAC de Lyon, et a fait son entrée dans les collections du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou il y a quatre ans », souligne la galerie. Ajoutant que des volumes du labyrinthe ont été vendus récemment à des collectionneurs privés. Le prix de ces pièces uniques va de 25 000 euros à 80 000 euros pour un module composé de 5 verres, et atteint 420 000 euros pour l’ensemble du labyrinthe.
Le prix des impressions photographiques sur bois, en édition de 3, varie quant à lui de 3 000 à 12 000 euros. « Unité d’habitation », prochainement objet d’une exposition sur le site Le Corbusier de Firminy, est proposée à 9 000 euros. À cette occasion, la galerie a coédité avec Loco une monographie en deux volumes, retraçant vingt-cinq ans de création.
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Aurélie Pétrel active l’image
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°647 du 17 janvier 2025, avec le titre suivant : Aurélie Pétrel active l’image