Salon

Art Paris, oui mais...

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 17 décembre 2004 - 553 mots

De nouveaux exposants modernes s’inscrivent à Art Paris, déplacé en mars.

PARIS - Une dizaine de galeries d’art moderne et contemporain classiques ont choisi de participer à Art Paris du 31 mars au 3 avril 2005. Le changement judicieux de calendrier permet au salon de se positionner non plus comme une ombre de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) ou un Salon des refusés, mais comme un événement à part entière, avec ses qualités et ses défauts. Les galeries parisiennes 1900-2000, Baudouin Lebon, Louis Carré & Cie, Larock-Granoff, Thessa Herold, Durand-Dessert, JGM., Marwan Hoss, Di Meo et Michel Zlotowski ont déjà signé selon la formule du « ni vous sans moi, ni moi sans vous ». « Je me suis inscrit car mon adhésion pourra rallier d’autres galeries. Mais ça reste sous réserve qu’il y ait un environnement de 10 à 12 galeries de qualité », précise Patrick Bongers de la galerie Louis Carré & Cie.
L’idée de renforcer le carré moderne était dans l’air depuis plus d’un an, certaines enseignes trouvant la FIAC par trop contemporaine. Cependant, aucune des nouvelles recrues ne compte déserter la porte de Versailles. Leur idée est plutôt de diviser la saison parisienne en deux temps. « La période est très bonne, et au printemps, il n’y a pas d’autres salons, remarque Marc Larock. C’est l’occasion de présenter des artistes des années 1970-1980. Mais je ne montrerai pas Hantaï ou Miró que je présente à la FIAC, pas de choses au-delà de 30 000 euros. » Certains Parisiens se tâtent encore, en espérant à demi-mot qu’une éventuelle participation à Art Paris ne leur vaudra pas un veto à la FIAC ! Reste à convaincre les galeries étrangères, notamment italiennes et espagnoles, plus réticentes. « Je ne sais pas encore, je suis très tenté, mais je me demande si je ne dois pas attendre un an avant de me décider, confie le marchand madrilène Guillermo de Osma. Le fait qu’Art Paris n’ait pas une clientèle internationale me fait hésiter. »
Il est vrai que certains des nouveaux exposants jouissent d’une forte clientèle locale. David Fleiss confie que 40 % de son chiffre d’affaires repose sur les amateurs hexagonaux. Une galerie très internationale comme Lelong (Paris) se sent peu concernée par le salon. « Dieu sait qu’on aimerait être convaincu par autre chose que la FIAC, relève Jean Frémon. Mais je ne me vois pas à Art Paris. Nous sommes dans une position différente de la plupart de nos confrères pour qui le marché français est crucial alors que pour nous il ne représente pas plus de 20 % [de notre activité]. »
Si l’adhésion des enseignes modernes à Art Paris ne risque pas de perturber la FIAC, elle peut en revanche piquer au vif le Pavillon des antiquaires des Tuileries (du 2 au 10 avril). Un salon bouge et inévitablement l’échiquier des foires s’en trouve modifié. Michel Zlotowski cumule les deux événements, tandis que Carole Brimaud (Paris), qui avait participé au Pavillon au printemps 2004, opte pour Art Paris. La galerie Louis Carré & Cie s’est dérobée aux Tuileries pour des questions de coûts. Les tarifs jouent en effet le grand écart, de 247 euros HT le m2 au Carrousel du Louvre, à 550 euros HT sous les tentes du Pavillon. Une nouvelle guerre des salons en perspective ?

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°205 du 17 décembre 2004, avec le titre suivant : Art Paris, oui mais...

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