Icônes

Archanges et figures pieuses

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 19 décembre 2003 - 437 mots

Un ensemble d’icônes exceptionnelles du XIVe au XIXe siècle provenant de collections privées est présenté à Paris par la Galerie Manic.

 PARIS - Une soixantaine de pièces, soit un beau panorama d’icônes russes ou grecques du XIVe au XIXe siècle, ornent les cimaises de la salle d’expositions du Louvre des Antiquaires jusqu’au 7 janvier : une initiative de la Galerie Manic, spécialiste des icônes anciennes, qui a convaincu plusieurs collectionneurs de se séparer de leurs chefs-d’œuvre le temps d’un accrochage. « L’idée est de montrer des sujets divers et des écoles différentes. Outre la qualité des œuvres montrées, le critère de sélection reste la diversité de la création iconographique, explique Liliane Manic. Il manque les représentations melkites (syro-libanaises), mais ces icônes arabes ont été exposées cette année à l’Institut du monde arabe. »
Les icônes sont peu exposées et surtout mal connues en Occident. Dostoïevski les appelait les « images noires » et ce n’est qu’au XIXe siècle, après un sérieux travail de nettoyage, qu’elles se révèlent au grand jour. L’œuvre la plus tardive de l’exposition représente saint Alexandre Nevski entouré de personnages peints sur une plaque d’argent, un travail russe du XIXe siècle en argent et émail réalisé par l’orfèvre Ovchenikov pour le tsar Alexandre II, qui « est ce qui se faisait de plus beau à l’époque ». Autre exemple d’objet voué à la dévotion personnelle, une scène du Jugement dernier de 44 x 35,5 cm réalisée en Russie vers 1700, un sujet rarement traité en miniature. Une des plus grandes œuvres présentées – 151 x 102 cm – raconte l’Histoire sainte : cette peinture sur toile du XVIIIe siècle d’origine syro-palestinienne est un souvenir que les pèlerins ramenaient roulé dans leur pays. Les grands panneaux d’églises et les icônes de procession sont aussi présents. Une Vierge de Vladimir russe apparaît sur l’une des faces d’un panneau de procession de la fin du XIVe siècle. La Vierge glykofiloussa dite « Vierge de tendresse », un travail crétois du dernier quart du XVe siècle, attribué à Andréas Ritzos, constitue sans doute l’un des plus touchants tableaux de maternité. Dans une version russe du XVIIe siècle, elle est appelée « Vierge de Théodore », et l’enfant a une jambe dénudée. Sont également figurés : l’archange saint Michel, saint Nicolas, le grand faiseur de miracles et diverses séquences du Nouveau Testament, dont une rare illustration russe du XVIIe siècle de la rencontre d’Anne et de Joachim à la porte Dorée.

Icônes

Jusqu’au 7 janvier, Galerie Manic, salle d’exposition du Louvre des Antiquaires, 2 place du Palais-Royal, 75001 Paris, tél. 01 42 61 58 12, du mardi au dimanche 11h-19h, www.galeriemanic.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°183 du 19 décembre 2003, avec le titre suivant : Archanges et figures pieuses

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