Alerte sur l’ancien

Les ventes de la fin de saison n’ont pas redressé la barre

Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1996 - 413 mots

Existe-t-il encore un marché du tableau ancien en salle des ventes à Paris ? La question mérite d’être posée après le premier se­mestre : peu de toiles dispersées, des résultats décevants.

PARIS. Mêlés à d’autres objets fort hétéroclites – non seulement la pendule à orgues préemptée à 3,2 millions de francs pour le Musée du Petit Palais à Paris (voir notre Acquisition du mois, page 51), mais aussi des objets d’art oriental, des tapisseries et même un canapé XVIIIe siècle –, la poignée de tableaux anciens de la vente de Me Jean-Claude Binoche, le 26 juin, a connu des fortunes diverses. Une nature morte donnée à Sébastien Stoskopff, fort usée, est restée invendue, tout comme le Portrait de jeune homme de Nicolo dell’Abate, estimé entre 1,5 et 2 millions de francs. La prédication de saint Jean-Baptiste, 1601, de Ludovico Carraci, usée jusqu’à l’invisibilité, est partie à 700 000 francs, contre une estimation de 800 000 à 1 million de francs, tandis que Falaise près de La Hague, de Jean-François Millet, était adjugée 680 000 francs, trois fois son estimation. Avec 40 lots vendus sur 61, la vente a totalisé 9 660 500 francs.

Le Salon de 1771
Bilan décevant pour Me Jacques Tajan lors de sa vacation du 25 juin, avec seulement 36 des 74 tableaux vendus pour un total de 9 261 000 francs. Une très jolie Nature morte aux instruments de musique militaire d’Anne Vallayer-Coster, exposée au Salon de 1771 et conservée probablement depuis dans la même famille, a été adjugée 1 900 000 francs, presque son estimation haute, et la Vierge à l’Enfant attribuée au Maître des Demi-figures, début XVIe siècle, estimée entre 150 000 et 200 000 francs, a fait 520 000 francs.

La vente organisée trois jours plus tard par Me Tajan, qui comprenait des toiles de moindre qualité, a pourtant mieux marché en termes de lots vendus : 88 sur 148, pour un total de 2 775 500 francs. Parmi les quelques tableaux ayant dépassé la barre des 100 000 francs, citons la paire de toiles attribuées à Francesco Fontebasso, Le jugement de Salomon et l’Idolâtrie de Salomon, adjugées 170 000 francs, Épisode de la vie de saint Jacques, de Juan Gonzalez, peintre espagnol du XVIe siècle (parti à 160 000 francs contre une estimation de 40 000 à 60 000 francs), et Paysage de rivière avec oiseaux ou allégorie de l’Air, par Jan Brueghel le Jeune, vendu 160 000 francs, un peu au-dessus de son estimation.

 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Alerte sur l’ancien

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