L’escroc du tableau de Corot condamné à 6 ans de prison par la justice américaine

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 23 novembre 2011 - 487 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [23.11.11] - En juillet 2010, aux Etats-Unis, un tableau de Corot avait disparu dans d’étranges circonstances. Puis, deux mois après, à Manhattan, ce « Portrait d’une jeune fille » avait été retrouvé derrière un buisson et remis aux autorités. Un an plus tard, en juillet 2011, l’un de ses propriétaires, soupçonné d’escroquerie, plaidait coupable. Ce dernier vient d’être condamné à six ans de prison.

En juillet 2010, à l’issue d’une nuit d’ivresse, le courtier en art new-yorkais James Carl Haggerty chargé de vendre le « Portrait d’une jeune fille » attribué au peintre français Jean-Baptiste Camille Corot avait déclaré avoir perdu le tableau après l’avoir présenté à un acheteur. La propriétaire majoritaire de la toile disparue, Krystin Trudgeon, l’avait alors poursuivi en justice, exigeant de ce dernier le versement de dommages et intérêts équivalents à la valeur de l’œuvre. Quelques jours plus tard, Thomas Doyle, le second propriétaire du tableau de Corot, un trafiquant d’art déjà condamné, était arrêté et accusé de tentative d’escroquerie. Deux mois après, en septembre 2010, un portier avait annoncé avoir retrouvé le tableau près de l’hôtel Mark à Manhattan. Ce qui semblait accréditer les déclarations du courtier, lequel prétendait avoir perdu l’œuvre après avoir rencontré l’acheteur. Et, dans le même temps, l’enquête avait révélé que Thomas Doyle et James Carl Haggerty avaient été consultants en art pour la même société.

Leur complicité est depuis avérée. En novembre 2011, Thomas Doyle vient d’être condamné à six ans de prison après qu’il ait plaidé coupable de fraude en juillet 2011. Il est accusé d’avoir escroqué l’acheteur en surestimant le tableau. Thomas Doyle avait affirmé à ce dernier que la toile valait 1,1 million de dollars (soit 810 000 euros) alors que lui-même ne l’avait achetée que 775 000 dollars (570 000 euros). Mais, surtout, il avait fait croire à l’acheteur qu’il pourrait la revendre 1,7 million de dollars (1,2 million d’euros). Selon le New York Daily News, Thomas Doyle avait accepté de plaider coupable en échange d’une réduction de sa peine d’emprisonnement à trois ans. Cependant, le juge a finalement considéré que dans son cas la peine prévue par les « Federal Sentencing Guidelines » était insuffisante. Lors de l’audience, le juge a rappelé que le prévenu avait été condamné 11 fois au cours des 34 dernières années, notamment pour le vol d’une statue en bronze de Degas en 2007, pour lequel il avait déjà fait deux ans de prison.

La valeur du tableau de Corot est estimée entre 500 000 et 600 000 dollars (environ entre 370 000 et 445 000 euros). Le juge a ordonné à Thomas Doyle de rembourser la somme de 800 000 dollars (près de 600 000 euros) à l’investisseur dupé. La toile sera mise en vente aux enchères et le produit de cette vente restitué à la victime. Selon le New York Times, l’un des avocats de Thomas Doyle aurait déclaré qu’il comptait faire appel.

Légende photo

Jean-Baptiste Camille Corot - Portrait d'une jeune fille - circa 1857/1860

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