Le déménagement de la fondation Barnes continue à susciter des critiques

Par Thomas Bizien · lejournaldesarts.fr

Le 22 mars 2012 - 395 mots

PHILADELPHIE (ÉTATS-UNIS) [22.03.12] – Alors que l’espace de Philadelphie doit ouvrir le 19 mai 2012, la fondation Barnes continue d’être l’objet de vives polémiques. Ses détracteurs l’accusent notamment de dissimuler des pièces de sa collection. PAR THOMAS BIZIEN

Après maintes polémiques sur le déménagement de la collection Barnes à Philadelphie, contraire aux volontés testamentaires de son fondateur, Alfred C. Barnes, une série d’événements, d'après l'AFP, attirent à nouveau les foudres sur la fondation. Constitués en association, ses plus ardents détracteurs l’accusent notamment de dissimuler certaines pièces de sa collection. L’association s’étonne en effet de n’avoir pu encore constater le déménagement effectif des oeuvres, et s’inquiète de l’état de conservation des 4 500 pièces que compte la collection. Refusant, pour des raisons de « sécurité » de commenter ce sujet, la fondation entretien des craintes quant aux conditions et aux lieux dans lesquelles les pièces sont conservées.

Une œuvre, déjà transférée, suscite en particulier les critiques alors que la fondation a publié une vidéo de son installation dans son nouveau bâtiment de Philadelphie. Il s’agit de La Joie de vivre de Matisse, une peinture murale spécialement pensée pour le site de Merion, lieu d’origine de la fondation. Beaucoup ont critiqué le déplacement d’une œuvre qui, selon le pacte passé entre le peintre et Alfred C. Barnes : « a été pensée pour être vue dans ce contexte particulier, en fonction des dispositions de son accrochage. Pour utiliser un terme d’aujourd’hui, elle a été pensée in situ » explique Tyler Green, engagé dans l’association des amis de Barnes.

Une autre polémique concerne l’installation d’une sculpture monumentale de l’artiste Ellsworth Kelly à l’entrée du bâtiment de Philadelphie. Celle ci vient d’ailleurs d’être inaugurée en grande pompe par la mairie de la ville, qui soutient le projet. Contraire aux intentions d’Albert C. Barnes, qui ne souhaitait pas que sa collection puisse être élargie, cette sculpture fait aussi l’objet de critiques de l’association des amis de Barnes. Circonstance aggravante pour ceux-ci, la sculpture a été commandée par la Neubauer Family Fondation dont le PDG, Joseph Neubauer est également vice président de la fondation Barnes. Non reconnue par la fondation Barnes, l’Association des amis de la fondation Barnes s’estime néanmoins être les légataires moraux des volontés d’Albert C. Barnes. Elle vient cependant d’être condamnée à payer les frais de justice des différents procès intentés contre la fondation, soit 65 000 dollars

Légende photo

Le bâtiment historique de la Fondation Barnes, à Merion, Pennsylvanie, Etats-Unis - © Photo : Dmadeo - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0

Albert C. Barnes, créateur de la Fondation Barnes - Photo : Carl van Vechten - 1940

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque