La presse internationale note la bonne tenue d’Art Basel Miami

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 9 décembre 2008 - 612 mots

MIAMI (ETATS-UNIS) [09.12.08] – Le marché de l’art accuse le coup de la récession économique depuis septembre et pourtant la foire d’art contemporain Art Basel Miami Beach ne s’en sort pas trop mal. C’est ce qu’ont noté certains journalistes présents sur place.

« Malgré la crise, Miami Beach, honore sa foire d’art contemporain », titre Harry Bellet pour Le Monde. Il ne fait pas figure d’exception : cette 7e édition d’Art Basel Miami, qui s’est tenue du 4 au 7 décembre 2008 à Miami, suscite des commentaires raisonnablement optimistes du genre : « les temps sont durs, mais l’événement a su s’en tirer sans trop de dégâts » .

Tom Brown, pour Reuters India, note une baisse du niveau général, mais certainement pas une chute. Les ventes étaient « rassurantes » et ne correspondaient pas au désastre que présageait le contexte économique. L’équipe du Miami Herald a mené un sondage sur 41 exposants de la foire principale et 45 marchands présents aux évènements « off », et il en ressort que 60% d’entre eux sont suffisamment satisfaits du niveau de leurs ventes pour vouloir revenir l’année prochaine. Plus de 50% d’entre eux notent une baisse de la fréquentation, et plus de 70% disent que leurs prix n’ont pas changé ou à peine baissé. La récession aurait donné à l’édition 2008 d’Art Basel une « version plus humble d’elle-même » : les chiffres sont moins exceptionnels qu’en 2007, mais ils semblent aussi plus équilibrés. Si l’ampleur de l’événement change, son essence reste la même.

Il ne s’agit pas non plus de nier l’impact évident d’une récession qui a déjà montré ses conséquences sur l’art et son marché. Pour Harry Bellet, la foire « ne pouvait commencer sous de pires auspices ». Lindsay Pollock, pour Bloomberg, note que la fréquentation est passée « de 43 000 visiteurs en 2007 à 40 000 cette année », mais que les collectionneurs « sérieux » étaient bel et bien présents (notamment le milliardaire et collectionneur Eli Broad et la philanthrope Agnes Gund).

Les transactions sont différentes, comme l’indique son titre : « à un rythme plus lent, avec des prix plus bas, et des acheteurs plus prudents ». Celles de plus d’un million de dollars « prennent plus de temps » qu’avant. Lindsay Pollock remarque néanmoins l’essor des « jeunes vendeurs d’artistes émergents », qui réalisent de très belles ventes et prennent le relais quand les grands noms ne se vendent pas (entre autres, sept pastels de Rauschenberg n’ont pas trouvé d’acheteur). Reuters India remarque l’importance du marchandage lors de cette édition, et il semble qu’une majorité de marchands étaient prêts à baisser leur prix de façon significative. Enfin, plus de la moitié des galeries officielles d’Art Basel ont enregistré une baisse des ventes, et pour un quart de ces galeries, il s’agit d’une baisse de plus de 30%.

Art Basel Miami Beach 2008 est comparable aux différentes foires d’art contemporain qui se sont tenues depuis le début de la récession économique, comme la FIAC à Paris ou la Frieze à Londres. Le marché de l’art n’a pas succombé à une situation économique internationale difficile, mais il en est bouleversé : les acheteurs sont moins pressés, leurs comportements sont modifiés, tant au niveau du prix qu’ils sont prêts à payer pour une oeuvre, que dans leur choix d’artistes.

A Miami cette année, c’est finalement plus de peur que de mal : il ne s’agit pas d’ignorer les effets de la crise économique, mais de savoir souligner le fait que le marché de l’art a encore de beaux jours devant lui. Harry Bellet résume : « [Les marchands] n’attendaient pas grand chose et ont été heureusement surpris » .

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