Design/Art moderne

Pavilion of Art & Design : émancipation réussie

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 7 octobre 2010 - 447 mots

En trois ans, le Pavilion of Art & Design s’est éloigné d’une connotation très parisienne et attire désormais les poids lourds londoniens.

LONDRES - Lors de son lancement dans la capitale britannique en 2007, le salon Design Art London, rebaptisé Pavilion of Art & Design, semblait n’être qu’un clone du Pavillon des arts et du design aux Tuileries, avec un vivier d’exposants similaires et une coloration très parisienne. En trois ans, la donne s’est totalement inversée. Certaines galeries au goût très français, comme les Parisiens Olivier Watelet ou Martel-Greiner, ont déclaré forfait. Le salon rallie toutefois quelques fidèles comme Chahan Minassian (Paris), qui déploie un grand paravent en céramique de Peter Lane, ou Jacques Lacoste (Paris). Après nous avoir habitués aux explosions chromatiques de Jean Royère, ce dernier prévoit un accrochage très noir et blanc. Pour sa première participation, Willy Huybrechts (Paris) se concentre sur une vingtaine de meubles réalisés entre 1929 et 1932 par Ernest Boiceau. 

Marché en dents de scie
La manifestation a battu le rappel de prestigieuses enseignes londoniennes, comme Entwistle, Sladmore, James Mayor, Bernard Jacobson ou Michael Hoppen. Friedman-Benda (New York) compense, quant à lui, avantageusement la défection de David Gill (Londres). « J’ai trouvé le salon très élégant et sophistiqué l’an dernier, et je veux lui apporter mon soutien », confie Bernard Jacobson. Il prévoit des œuvres de Robert Motherwell, Pierre Soulages et Frank Stella. « Il était très important d’avoir au moins une moitié d’exposants anglais qui amènent leurs clientèles et leurs réseaux. Le succès du salon va reposer sur l’échange », souligne Patrick Perrin, codirecteur de l’événement. Ce sursaut surprend d’autant plus que la foire avait eu des difficultés, l’an dernier, pour faire le plein. Doit-on conclure à une reprise du marché britannique ? « Le marché est très étrange, il est vivant ou mort selon les jours », confie Bernard Jacobson. « Les gens sont aujourd’hui très concentrés sur un certain nombre de domaines, et le Pavillon rentre parfaitement dans les catégories que désirent les acheteurs », indique pour sa part Bona Montaigu, de la galerie Dickinson (Londres). Cette dernière se concentrera sur un secteur très porteur : l’art britannique d’après-guerre, de Frank Auerbach à Richard Hamilton. Mais surtout, comme le rappelle Stéphane Custot (Paris, Londres), codirecteur du salon, Pavilion of Art & Design vient combler un vide en matière d’art moderne dans une ville tournée, soit vers le très contemporain avec Frieze, soit vers les antiquités avec Masterpiece ou Olympia.

PAVILION OF ART %26amp; DESIGN

Du 13 au 17 octobre, Berkeley Square, Londres, www.padlondon.net, tlj 11h-19h

Organisation : Société d’organisation culturelle (SOC)
Nombre d’exposants : 50
Tarif des stands : 590 livres sterling (690 euros)
Nombre de visiteurs en 2009 : 20 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°332 du 8 octobre 2010, avec le titre suivant : Pavilion of Art & Design : émancipation réussie

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