Portrait : Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco

Le mandat de la directrice de l’Unesco aura été marqué par le patrimoine en péril

Le Journal des Arts

Le 29 mars 2017 - 503 mots

1952 - Née à Sofia en Bulgarie, Irina Bokova suit une formation privilégiée en Union soviétique. Diplômée en 1976 de l’Institut d’État des relations internationales à Moscou, elle est nommée diplomate à la délégation bulgare auprès de l’ONU dans les années 1980. À la chute du mur de Berlin, elle intègre l’Assemblée constituante bulgare puis devient vice-ministre des Affaires étrangères. Dans les années 2000, elle travaille activement à l’intégration de la Bulgarie dans l’Union européenne. Elle devient la représentante de son pays à l’Unesco et l’ambassadrice de Bulgarie en France en 2005.

2009 - Au terme d’une campagne serrée pour la direction de l’Unesco, Irina Bokova l’emporte face à l’Égyptien Farouk Hosni. En succédant au Japonais Koïchiro Matsuura, elle devient la première femme à la tête de l’organisation internationale depuis sa création en 1945. Pour la nouvelle directrice, il s’agit de renforcer un nouvel humanisme : « La diversité culturelle et le dialogue entre les cultures participent à l’émergence d’un nouvel humanisme où le global et le local se réconcilient », déclare-
t-elle dans son discours d’intronisation. Le retrait du financement américain en 2011, provoquant la baisse du budget de 22 % pendant deux ans, et l’explosion des conflits au Moyen-Orient, vont l’obliger à revoir ses priorités.

2013 - Irina Bokova est réélue pour quatre ans à la tête de l’Unesco. Ce second mandat sera surtout marqué par les atteintes au patrimoine en Syrie et en Irak. En partenariat avec l’Icom (Conseil international des musées), l’Unesco publie des Listes rouges d’urgence des biens culturels en péril, pour sensibiliser les professionnels au problème des trafics illicites. « La protection du patrimoine est indissociable de la protection des populations, parce que le patrimoine est porteur de l’identité des peuples », martèle la directrice.

2015 - L’ONU franchit une étape en février, en votant une résolution qui condamne les destructions et interdit le commerce des biens « enlevés illégalement d’Irak depuis le 6 août 1990 et de Syrie depuis le 15 mars 2011 ». La défense éthique du patrimoine s’adosse à la lutte contre le financement du terrorisme, un combat plus à même de faire bouger les lignes. La même année, l’Unesco saisit la Cour pénale internationale à La Haye pour la destruction des mausolées de Tombouctou, au Mali, des sites classés au patrimoine mondial de l’humanité et détruits en 2012 et 2013. Pour ce crime, un djihadiste malien sera condamné à neuf années de réclusion l’année suivante.

2017 - Le 24 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité un texte « historique » : pour la première fois, une résolution porte exclusivement sur le patrimoine culturel. C’est aussi la première fois qu’un directeur de l’Unesco est invité à informer les membres du Conseil de sécurité. Cette résolution, portée par la France et l’Italie, réaffirme la qualification de crime de guerre pour la destruction de monuments historiques. La résolution était présentée par Audrey Azoulay, ministre de la Culture, qui vient de se déclarer candidate à la succession d’Irina Bokova, dont le mandat arrive à échéance en octobre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°476 du 31 mars 2017, avec le titre suivant : Le mandat de la directrice de l’Unesco aura été marqué par le patrimoine en péril

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