Fréquentation

Succès « exceptionnel » pour la collection Morozov à Paris

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 12 avril 2022 - 565 mots

PARIS

Avec 1,25 million de visiteurs, dont 84 % de Français, l'exposition de la collection russe Morozov, qui s'est achevée le 3 avril à Paris à la Fondation Louis Vuitton, a rencontré un succès « exceptionnel », la crise sanitaire l'ayant pourtant privée de son public étranger.

Un coin de jardin à Montgeron et L’Étang à Montgeron de Claude Monet exposés à la fondation Vuitton © Photo Ludovic Sanejouand, 23 septembre 2021
Un coin de jardin à Montgeron et L’Étang à Montgeron de Claude Monet exposés à la fondation Vuitton
© Photo Ludovic Sanejouand, 23 septembre 2021

La Fondation a annoncé lundi « une fréquentation record de 1 250 000 visiteurs », légèrement inférieur à celui établi par la collection Chtchoukine en 2016-2017 (1,3 million de visiteurs) mais « exceptionnel » en raison de  « l'impact évident de la crise sanitaire » sur la fréquentation. Si un petit pourcentage de visiteurs européens a pu la visiter, Américains et Asiatiques ont été « quasiment absents », a souligné la Fondation.

Pendant un peu plus de six mois, le public a pu admirer, pour la première fois hors de Russie dans cette ampleur, 200 chefs-d'œuvre de la collection constituée de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou Manet ainsi que de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Malevitch, Melnikov, Répine, Serov... l'une des plus importantes collections d'art impressionniste et moderne au monde.

En plein décrochage, et alors que les tableaux doivent repartir dans les prochains jours en Russie, la collection a été rattrapée ce week-end par la guerre en Ukraine, deux œuvres, dont une appartenant à un oligarque russe, devant rester en France.

Le premier tableau, un autoportrait de Piotr Kontchalovski, datant de 1911, appartient à Petr Aven, visé par une mesure de gel d'avoirs. Le second, un portrait de Margarita Morozova du peintre Serov, provient du musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk, dans l'est de l'Ukraine, et restera en France à la demande des autorités ukrainiennes pour des raisons de sécurité.

Une troisième œuvre, un portrait du peintre Serov représentant un parent de la famille Morozov, est détenue par une fondation privée liée à un autre oligarque, Viatcheslav Kantor, et fait l'objet d'un examen par les services de l'État. Son sort n'était pas tranché lundi soir, selon la Fondation.

Coopération culturelle

Intitulée « La collection Morozov, Icônes de l'art moderne », en hommage à Mikhaïl et Ivan Morozov, frères et industriels passionnés d'art moderne du tournant des XIXe et XXe siècles, l'exposition présentait en point d'orgue le « Salon de musique » de l'hôtel particulier moscovite d'Ivan Morozov.

Cet ensemble décoratif monumental est composé de sept panneaux commandés par ce dernier en 1907 à Maurice Denis sur le thème de l'Histoire de Psyché (1908-1909), et de quatre sculptures créées par Aristide Maillol, présentés pour la première et seule fois hors du musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, selon la Fondation.

Le salon de musique d’Ivan Morozov décorés de panneaux de Maurice Denis et de sculptures d'Aristide Maillol reconstitué dans l'exposition La Collection Morozov à la fondation Vuitton  © Photo Ludovic Sanejouand, 23 septembre 2021
Le salon de musique d’Ivan Morozov décoré de panneaux de Maurice Denis et de sculptures d'Aristide Maillol reconstitué dans l'exposition « La Collection Morozov » à la fondation Vuitton.
© Photo Ludovic Sanejouand

Initialement programmée jusqu'au 22 février 2022, l'exposition avait été prolongée jusqu'au 3 avril, en raison de son immense succès, soit une durée totale de plus de 6 mois.

Avec celle consacrée à un autre grand collectionneur russe, Sergueï Chtchoukine, il y a cinq ans, ce sont « 2 550 000 visiteurs » au total qui ont eu accès à des collections russes sans égales, selon la Fondation.

La plupart des œuvres doivent regagner leurs institutions d'origine, principalement le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Même dans le cadre des sanctions européennes, les États membres de l'Union européenne peuvent déroger à l'interdiction de transfert et d'exportation vers la Russie des œuvres d'art dès lors que ces œuvres ont été prêtées dans le cadre d'une coopération culturelle officielle avec la Russie, a précisé le ministère.

Par Sandra Biffot-Lacut

Cet article a été publié par l'AFP le 11 avril 2022.

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