Design, état des lieux

Paris va vivre pendant le mois de janvier au rythme du design. Dès le 9 s’est ouvert, porte de Versailles, le Salon du meuble, avant que du 24 au 28 janvier la ville ne devienne la “Capitale de la création”?, pour reprendre le titre fédérateur qui accompagnera, entre autres, “maison&objet”? et “now ! >design à vivre”?. Ces événements offrent, cette année encore, leurs lots de prototypes qui entreront peut-être un jour dans nos maisons. Ainsi, le VIA (Valorisation à l’innovation dans l’ameublement) a donné une carte blanche à deux designers français, Frédéric Ruyant et Olivier Peyricot, qui exposent au Salon du meuble de Paris leur mobilier expérimental. Ce même salon a aussi décerné à Ronan et Erwan Bouroullec le très envié titre de “Créateur de l’année”?. Après leur exposition-événement au Design Museum de Londres, les deux frères prônent plus que jamais la simplicité, “ce qui ne veut pas dire simpliste”?, comme s’empresse de le préciser Ronan Bouroullec dans le long entretien que nous proposons ici. La France vit ainsi un paradoxe. Si ses designers jouissent d’une belle reconnaissance sur la scène internationale, aucune institution n’est spécifiquement dédiée dans notre pays à ces créations. La “Cité de la mode et du design”? pensée pour Paris se faisant attendre, c’est la Ville de Saint-Étienne qui pourrait bien en la matière faire figure de pionnière.
Celle-ci accueillant déjà une biennale, le projet stéphanois de “Centre international de design”? semble avoir aujourd’hui le vent en poupe, surtout depuis qu’il bénéficie d’un soutien de poids : celui du ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon. Alors, quelle capitale pour le design, Paris ou Saint-Étienne ? Une affaire à suivre...

Philippe Régnier