Des gravures érotiques de Picasso scandalisent l’église orthodoxe

Par Le Journal des Arts · lejournaldesarts.fr

Le 23 avril 2012 - 226 mots

NOVOSIBIRSK (RUSSIE) [23.04.12] – Un archevêque de Sibérie demande la fermeture d’une exposition présentant des gravures érotiques de Pablo Picasso, qu’il juge subversives.

Près d’un siècle après les scandales esthétiques liés à la naissance du cubisme, l’œuvre de Picasso continue d’attirer les foudres. Consacrée à ses gravures, l’exposition The Temptation provoque l’ire de l’église orthodoxe. À Novosibirsk, en Sibérie du sud, l’archevêque Tikhon vient de demander sa fermeture. Elle représente selon lui, une « menace pour la morale publique ».

Présentant une sélection de la série des 347, réalisée par Picasso du 16 mars au 5 octobre 1968, l’exposition contient certaines gravures aux évocations érotiques. Autour du thème de l’artiste et son modèle, Picasso y réinterprète plusieurs toiles de Rembrandt, Manet ou Delacroix. Sur l’une d’elle, Picasso dépeint la scène d’amour qui unit une nuit Raphaël et Fornarina. Dans un coin comme aimanté, émerge le regard du Pape Jules II. Trop pour l’archevêque Tikhon, qui s’inquiète de l’impact de ces images sur les enfants, autorisés à visiter l’exposition. « Cette exposition a été interdite dans le monde entier, même à Moscou » s’est-il insurgé.

« Monseigneur s’est peut-être trompé ou a peut-être mal interprété l’exposition » lui a répondu la société Artgit, organisatrice de l’exposition. « Nous espérons que ce qui s'est passé sera réglé et oublié» a-t-elle poursuivie.

Pour l’heure, les gravures sont toujours accrochées.

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