Art contemporain

The Wrong Biennale, la plus grande manifestation d’art contemporain en ligne 

Par Alexia Lanta Maestrati · lejournaldesarts.fr

Le 5 février 2018 - 546 mots

MADRID / ESPAGNE

The Wrong Biennale, qui s’est terminée il y a quelques jours est un site en ligne qui a exposé pendant 3 mois des œuvres d’art numériques.

Un extrait de <em>Attract Money</em>, une vidéo de Michaël Borras alias Systaime
Un extrait de Attract Money, une vidéo de Michaël Borras alias Systaime
Photo Michaël Borras aka Systaime

La troisième édition de The Wrong Biennale, qui s’est terminée le 31 janvier dernier, présentait un aperçu de la création artistique digitale du moment. Elle pourrait être la plus grande biennale du monde par le nombre d’œuvres présentées. Fondée en 2013 par l’espagnol David Quiles Guillo, elle rassemblait plus de 110 commissaires d’expositions, 1 500 artistes, tout en étant disposant de relais dans 36 espaces physiques répartis dans le monde.

Cette manifestation d’un nouveau genre ne reproduisait pas le modèle d’une biennale traditionnelle, mais en utilisait le vocabulaire et les concepts. Si son fondateur utilise le mot biennale pour faciliter sa compréhension, The Wrong Biennale « est loin de ce qui a été fait avant ».

Les commissaires d’expositions et les artistes viennent des quatre coins du monde. Associé à un pavillon en ligne, chaque commissaire est libre de son organisation. Le financement est individuel, c’est à dire que chacun des intervenants paie pour la construction de son site internet. Une fois le projet sélectionné par The Wrong, les pavillons sont réunis sur une plateforme internet. La biennale a aussi quelques espaces physiques dans des galeries ou des institutions, à l’instar de la Galerie Charlot à Paris spécialisée en art digital, qui accueillait le pavillon des italiens Filippo Lorenzin & Kamilia Kard, (in)Exactitude in Science, lors de la seconde édition de la biennale.

Internet est à la fois un support et une source d’inspiration pour les artistes. Contrairement à des plateformes comme l’UMA, l’Universal Museum of Art, un musée virtuel avec des oeuvres d’art de grandes collections qui ont été numérisées, la biennale ne propose que des oeuvres digitales.

Pour David Quiles Guillo, la principale évolution en sept ans depuis sa création est liée aux réseaux sociaux. Il souligne « les nouvelles façons d’utiliser les réseaux sociaux, qui sont désormais des médiums de création, de développement, d’organisation et/ou de distribution de l’art. Ils constituent une nouvelle couleur qui vient s’ajouter à la palette digitale des artistes. »

Comparé à la dernière édition le nombre de visiteurs internautes a doublé atteignant 7 millions. Son fondateur nous confie, « Je pense que nous avons une audience plus jeune que n’importe quelle manifestation artistique ou institution. » La moyenne d’âge est composée à 40% de 25-35 ans (les 55- 64 ans représentent environ 5%). L’utilisation est distrayante, bien que la déambulation d’un pavillon à un autre soit assez aléatoire. L’absence de parcours pouvait désorienter le visiteur et l’ergonomie pouvait être difficile pour des novices du numérique. Les visiteurs étaient confrontés à une création artistique de qualité inégale, qui réservait cependant quelques bonnes surprises, tel que le pavillon Pink Pink Moon qui présentait onze oeuvres de onze femmes artistes avec un point commun : l’utilisation du rose, ou le pavillon haut en couleur Plasma qui proposait une sélection de douze artistes dont la video Virtual Altar de Pieter Jossa. Le pavillon Lucky Charms, montrait une version de Labor of Sleep, de l’artiste Elisa Giardina - initialement commandée par le Whitney Museum - qui formule une réflexion autour du sommeil.

Une quatrième et une cinquième édition de The Wrong ont déjà été annoncées.

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