La scène au carré

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 15 janvier 2016 - 439 mots

Théâtre-Sénart Impossible de le manquer. L’épais monolithe hisse fièrement sa silhouette du haut de ses 29 m, tel un iceberg.

Sans doute est-ce l’effet de sa « peau » en aluminium, luisante à souhait. Le Théâtre-Sénart, qui a ouvert au public le 6 novembre, est l’un des derniers vaisseaux à s’être ancré sur le ponton du Carré Sénart, dans cette ville éponyme de l’Essonne. Surface : 10 600 m2. Coût des travaux : 43 millions d’euros. L’édifice a été imaginé par les architectes Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, lesquels ont, entre autres, construit en France moult salles Zénith, rénové le stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne, et livré la Maison de l’histoire européenne, à Bruxelles.

Le premier élément qui attire le regard n’est autre qu’une étrange « cheminée », baptisée Totem, rappelant les traditionnels bâdgîrs ou « tours du vent » chères à l’architecture persane. Elle fait clairement office de signal. Quoique d’allure rigoureuse, le bâtiment joue néanmoins avec les obliques de manière dynamique. Aisément identifiables, les formes qui en émergent suggèrent, de fait, les espaces qu’elles abritent : d’une part, la grande salle, celle dont le cintre justement culmine à 29 mètres de hauteur, de l’autre, la petite salle, davantage parallélépipédique. La peau laquée grise est constituée de modules de 150 cm x 150 cm, par endroits emboutis ou perforés de manière à générer des motifs graphiques sur les façades, semblables à des nuages. L’accès, côté façade sud, s’effectue par un vaste parvis. Une fois franchie la porte d’entrée, le visiteur se retrouve dans un hall d’accueil de béton brut un brin massif, « une rue couverte de 80 m de long sur 10 de large » donnant, en partie, sur un patio intérieur. Outre des bureaux, les loges des artistes et l’atelier de construction
des décors, y sont également logés un restaurant de 100 couverts et deux bars. Un lourd escalier mène vers la coursive de l’étage. D’une surface de 1 278 m2, la salle principale affiche 843 places assises au compteur et dispose d’une fosse d’orchestre de 40 musiciens. Les murs sont habillés de panneaux en noyer et les sièges offrent un confort ferme. La pente y est agréable, la visibilité parfaite. Entièrement modulable, la petite salle (600 m2) peut accueillir, en configuration concert, plus de 1 000 personnes debout. D’une hauteur sous plafond de 4,5 m, la salle de répétition, elle, mesure 19 m x 14 m, des dimensions identiques à celles de la scène principale, ce qui permet d’y créer des décors en grandeur nature. La nuit, un jeu de diodes électroluminescentes bleutées fait vibrer l’enveloppe du bâtiment, dématérialisant l’iceberg en une multitude de points lumineux.

A voir
Théâtre-Sénart-Scène nationale, Carré Sénart, 9/11, allée de la Fête, 77127 Lieusaint-Sénart, tél. 01 60 34 53 60, www.theatre-senart.com

A savoir
Réuni aujourd’hui en une seule et même structure, le nouveau Théâtre Sénart était auparavant scindé en deux lieux sis en Seine-et-Marne : La Coupole, à Combs-la-Ville, et La Rotonde, à Moissy-Cramayel. Fondée en 1986 et labellisée par l’État en 1992, cette scène nationale est dirigée depuis 2001 par Jean-Michel Puiffe

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°687 du 1 février 2016, avec le titre suivant : La scène au carré

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