Politique culturelle

Rachida Dati, la surprise au ministère de la Culture

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 12 janvier 2024 - 478 mots

PARIS

L’ancienne Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy remplace Rima Abdul Malak à la Rue de Valois.

Rachida Dati, ministre de la Culture © Laurent Vu-SIPA / Ministère de la Culture
Rachida Dati, ministre de la Culture.
© Laurent Vu-SIPA / Ministère de la Culture

Après la surprise Attal à Matignon en début de semaine, voici donc la surprise Rachida Dati à la Rue de Valois. Hier soir sur les plateaux de télévision et ce matin encore dans tous les médias, l’ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy fait la Une de l’actualité. C’est sans doute l’effet recherché par Emmanuel Macron qui tente de donner un nouveau souffle à son quinquennat et de conquérir l’opinion de droite afin d’éviter qu’il ne donne la victoire au Rassemblement National aux élections européennes en juin prochain et surtout à la présidentielle de 2027.

« C’est une femme qui ne laisse personne indifférent » commentait sur TF1 le nouveau Premier ministre, un peu embarrassé par la personnalité de celle qui a su revenir dans le paysage médiatique en 2020 lors de la tentative de conquête de la Mairie de Paris. Malgré son échec, elle a profité de sa position de maire du très chic VIIe arrondissement pour être l’opposante principale d’Anne Hidalgo avec qui elle échange régulièrement des amabilités qui font le tour des réseaux sociaux.

Fille d’un maçon marocain et d’une mère au foyer algérienne, elle est très populaire dans l’électorat de droite. Et à l’instar de son mentor Nicolas Sarkozy sa popularité n’est pas (encore ?) entamée par ses démêlés judiciaires ; en particulier sa mise en examen en juillet 2021 pour « corruption passive » et « trafic d’influence passif » dans le cadre de l’affaire dite Carlos Ghosn. Il lui est reproché d’avoir touché indûment de l’argent de Renault lorsqu’elle conseillait le constructeur automobile en tant qu’avocate.

Si ses qualités de débatteuse sont indiscutables, sa liberté de parole et ses mouvements d’humeur ne risquent-ils pas de susciter des tensions dans ses rapports avec ses nouveaux interlocuteurs dans un monde de la culture prompt à se mobiliser ? Quels vont être ses relations avec ses nouveaux collègues ministres qu’elle qualifiait il y a peu de « de traîtres de droite et de traîtres de gauche » ? Elle-même cependant a été exclue hier soir des Républicains par Eric Ciotti.

Elle devient la cinquième ministre de la Culture d’un Président Macron qui avait pourtant plaidé en 2017 pour que l’on donne du temps aux titulaires de la Rue de Valois. Rima Abdul Malak sera restée moins de 20 mois alors qu’elle semblait avoir la confiance du Président et qu’elle poussait avec beaucoup de détermination ses grands programmes (Pass Culture, Château de Villers-Cotterêts...). Ses prises de position contre Gérard Depardieu et lors du vote de la récente loi immigration ont sans doute sapé cette confiance, à moins qu’elle soit déplacée dans un secrétariat d’État, à l’image de Franck Riester qui sera resté 22 mois ministre de la Culture mais a ensuite été ministre délégué en charge du Commerce extérieur puis en charge des relations avec le Parlement.

La passation entre Rima Abdul Malak et Rachida Dati

Thématiques

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque