Justice

Les exécuteurs testamentaires de l’architecte Zaha Hadid s’affrontent en justice

Par Elise Kerner-Michaud · lejournaldesarts.fr

Le 16 novembre 2018 - 433 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

L’un des quatre exécuteurs testamentaires de Zaha Hadid, poursuit les trois autres en justice afin de les écarter de la succession.

Zaha Hadid
Zaha Hadid

Le torchon brûle entre les exécuteurs testamentaires de Zaha Hadid, décédée en 2016. Par une déclaration commune du 14 novembre, Rana Hadid, nièce de l’architecte, Peter Palumbo et Brian Clarke, ont révélé que Patrik Schumacher, quatrième exécuteur testamentaire de la succession de Zaha Hadid, avait engagé une procédure judiciaire pour les destituer de leurs droits. Dans ce texte, posté sur twitter par le journaliste au Guardian Olly Wainwright, il est précisé : « Ces exécuteurs testamentaires ont été personnellement désignés par Zaha Hadid elle-même, parce qu’elle leur faisait confiance pour agir selon ses intérêts. Chacun d’eux trois étaient connus de Zaha depuis des décennies, l’un étant membre de sa famille proche, les deux autres d’excellents amis. » 

Peter Palumbo est président du jury du Pritzker Prize, où siégeait également l’architecte irako-britannique. Brian Clarke, artiste et professeur, est également exécuteur testamentaire de la succession de Francis Bacon dont l’héritier, mort en 2004, lui avait confié la présidence de la fondation consacrée à l’œuvre du peintre. 

De son côté, Patrik Schumacher a ainsi défendu sa démarche, ainsi que le rapporte le site Architectsjournal : « Je n’ai pas d’autres choix pour faire avancer constructivement les choses conformément aux souhaits de la regrettée Zaha Hadid ». Des propos qui demeurent vagues, mais font probablement écho à un premier désaccord survenu en novembre 2016. A cette époque, six mois après le décès de l’architecte, Patrik Schumacher avait exprimé son point de vue concernant la crise du logement qui touche Londres, avec une liste de mesures très concrètes qu’il appliquerait s’il devenait maire de la ville. Parmi celles-ci, la suppression des logements sociaux, ou encore la fin de toute forme de régulation des loyers. Un radicalisme que Rana Hadid, Peter Palumbo et Brian Clarke n’ont pas manqué de condamner, au nom de Zaha Hadid et de leurs opinions personnelles. 

Une nouvelle étape dans les relations tendues entre les quatre exécuteurs testamentaires avait été franchie en juin dernier, lorsque Patrik Schumacher avait démissionné du conseil d’administration de la Zaha Hadid Foundation. Le testament de l’architecte irako-britannique précisait pourtant que les quatre personnalités désignées devaient se charger de la redistribution de la succession, incluant le cabinet, et dont la valeur est estimée à 70 millions de livres (79 millions d’euros). Sans accord entre eux, l’intégralité de cette somme doit revenir à la fondation. 

C’est désormais à la Haute Cour de justice de Londres qu’il revient de se prononcer sur la légitimité d’évincer ou non Rana Hadid, Peter Palumbo et Brian Clarke des décisions concernant cette succession. 

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