Suisse - Nomination

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Bariza Khiari, nouvelle présidente de la fondation Aliph

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2023 - 412 mots

Emmanuel Macron place une de ses proches à la présidence de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit.

Bariza Khiari lors de la conférence des donateurs de l'Aliph en janvier 2022, au Musée du Louvre. © ALIPH / Antoine Tardy
Bariza Khiari lors de la conférence des donateurs de l'Aliph en janvier 2022, au Musée du Louvre.
© ALIPH / Antoine Tardy

Genève. La conseillère d’Emmanuel Macron et ex-sénatrice a été élue à l’unanimité par le conseil de fondation de l’Aliph, le 14 novembre, pour succéder l’américain Thomas Kaplan. Ce dernier a contribué à développer l’Aliph (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit) depuis 2017 et conserve son siège au conseil en tant que donateur privé. Bariza Khiari siégeait déjà au conseil de l’Aliph en tant que représentante de la France (membre cofondateur de l’ONG) en remplacement de Jack Lang nommé sous François Hollande.

Le profil de Bariza Khiari (née en 1947, en Algérie) est nettement plus politique que celui de Thomas Kaplan : elle a été sénatrice PS puis LREM de 2004 à 2017, et vice-présidente du Sénat de 2011 à 2014. Elle a également été conseillère municipale du 16e arrondissement de Paris (2001-2004). Son engagement politique s’est aussi exprimé à travers le militantisme, notamment au Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et à la CFDT (Confédération française des travailleurs). Elle siège au bureau exécutif de LREM (Renaissance) et conseille Emmanuel Macron sur les questions liées à l’islam, un dossier qu’elle connaît bien. Bariza Khiari est en effet présidente de l’Institut des cultures d’Islam (ICI) depuis 2016, une institution culturelle qu’elle soutient de longue date. L’ICI a fait savoir qu’elle conserve pour l’instant sa fonction de présidente.

Laïcité et islam

Outre sa pratique religieuse (elle se revendique musulmane soufie), Bariza Khiari a une expertise sur les questions de laïcité, de culture et de religion : elle a été membre du Conseil national sur la laïcité à l’école de 2000 à 2005. Lorsqu’elle était sénatrice en 2013, elle a organisé au Sénat un colloque sur l’islam des Lumières auquel ont participé de nombreux intellectuels français (Gilles Kepel, Malek Chebel, Tahar Ben Jelloun).

Cette élection représente donc un atout pour la diplomatie culturelle de la France, à un moment où le patrimoine en zone de guerre devient un dossier prioritaire pour le Quai d’Orsay, notamment au Moyen-Orient. Si l’Aliph est une organisation non gouvernementale de droit suisse, la France y occupe une place centrale : le directeur exécutif de l’Aliph est un diplomate français (Valéry Freland). Après une phase d’expansion ces trois dernières années, l’Aliph a besoin de stabiliser sa structure et ses objectifs, un défi que devra relever la nouvelle présidente.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°622 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Bariza Khiari, nouvelle présidente de la fondation Aliph

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