États-Unis - Architecture

Les architectes américains luttent contre l’hécatombe d’oiseaux

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 5 janvier 2024 - 289 mots

Pour éviter les collisions mortelles des oiseaux contre les tours, des architectes innovent dans leur conception.

Jacob K Javits Convention Center à New York, rénové par FXCollaborative. © FXCollaborative
Jacob K Javits Convention Center à New York, rénové par FXCollaborative.
© FXCollaborative

Aux États-Unis, les spécialistes estiment qu'un milliard d’oiseaux meurent chaque année en percutant les bâtiments, trompés par leur transparence ou désorientés par les façades brillantes et les lumières vives. Depuis les années 1960, les progrès technologiques et architecturaux ont rendu les grandes villes américaines encore plus dangereuses pour eux. L’utilisation du verre flotté, parfaitement transparent et lisse, rend indiscernable la surface vitrée des édifices, tandis que l’installation d’un verre à double vitrage accroît la réflexion du soleil.

Face à cette situation dramatique, plusieurs architectes imaginent des édifices à la fois esthétiquement innovants et protecteurs des oiseaux. En concevant l’Aqua Tower de Chicago en 2007, l’architecte Jeanne Gang a ainsi opté pour une façade irrégulière, que les oiseaux peuvent plus facilement distinguer. D’autres choisissent d’intégrer des écrans ou des grilles, qui apportent de l’ombre et rendent donc les surfaces moins réfléchissantes.

Certains architectes expérimentent l’utilisation de nouveaux types de verre, qui arborent des motifs ou revêtements que les oiseaux peuvent percevoir. C’est la solution qu’a choisi le cabinet d’architecture FXCollaborative, lors de son travail de rénovation du Jacob K Javits Convention Center de New York. L’édifice étincelant, qui provoquait la collision de 4 000 à 5 000 oiseaux par an, déploie désormais une surface en verre fritté, gravé de minuscules points en relief. Ce type de verre permet également d’économiser l’énergie en conservant le bâtiment plus au frais. L’édifice a aussi été doté d’un toit vert, qui abrite aujourd’hui plusieurs espèces aviaires dont une colonie de goélands argentés. Ces toits et façades végétales, qui servent de refuges aux oiseaux, sont de plus en plus monnaie courante dans les grandes villes américaines, en particulier à New York.

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