États-Unis - Musée

La collection d'objets de la bataille de Fort Alamo de Phil Collins attend son musée

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 12 janvier 2023 - 444 mots

SAN ANTONIO / ÉTATS-UNIS

Un lieu d’accueil est prévu pour 2026, malgré les doutes sur l’authenticité des objets donnés par le chanteur de Genesis.

Fort Alamo à San Antonio, Texas. © Renelibrary, 2018, CC BY-SA 4.0
Fort Alamo à San Antonio, Texas.
© Renelibrary, 2018

Il y a près de dix ans, Phil Collins, chanteur du groupe de rock britannique Genesis, avait fait don au Texas de sa collection d'objets liés à la bataille d'Alamo. L’État avait alors promis de construire un musée à l'Alamo Plaza de San Antonio. Cette place historique abrite la mission espagnole d’Alamo où s'est déroulée le célèbre siège du même nom en 1836 pendant lequel les défenseurs texans de la mission furent tués par les troupes mexicaines du général Santa Anna. 

Cette bataille eu lieu durant la révolution texane (1835-1836) qui aboutira à l’indépendance du Texas vis-à-vis du Mexique (avant son annexion par les États-Unis en 1845). Cet événement majeur de l’histoire américaine disposera enfin d'un musée, destiné aux deux millions et demi de touristes qui viennent visiter le site chaque année - ce qui en fait la destination touristique la plus populaire de l’État texan.

Mais au cours de ces dernières années, l'authenticité de ces objets a été de plus en plus remise en question. Dans un livre paru en 2021, intitulé Forget the Alamo: The Rise and Fall of an American Myth, un trio d'historiens émet des doutes sur plusieurs pièces de la collection de Phil Collins, comme cette cartouche à grenaille censée avoir appartenu à Davy Crockett, et deux couteaux - l'un du soldat Jim Bowie, l'autre de William B. Travis, le commandant des armées du Texas durant la bataille de Fort Alamo. Le couteau de Jim Bowie, par exemple, n'est pas accompagné de documents attestant de sa provenance et aurait été authentifié par un médium. 

Pour le conservateur principal de l'Alamo, Ernesto Rodriguez, l'inclusion d'objets à l'authenticité même douteuse est néanmoins un élément important pour raconter l'histoire de la fascination du public pour la bataille. Il a également souligné que dans la grande collection de Collins, seuls quelques objets présentent des problèmes de provenance.

Le musicien a fait don de sa collection de plus de 400 pièces au Texas en 2014 par le biais d'un contrat stipulant que l'État texan construirait un musée de quatre étages et de 9 000 m² pour l'accueillir. Le bâtiment est toujours en cours de réalisation, malgré un différend sur l'utilisation des 150 millions de dollars d’argent public pour achever le projet. L'ouverture du musée est maintenant provisoirement prévue pour 2026. 

En attendant, un « mini-musée » de deux étages ornera l'Alamo Plaza l'année prochaine. Il abritera une petite fraction de la collection Collins, 50 pièces, qui partageront l'espace d'exposition avec des objets de la propre collection de l'Alamo Trust, ainsi que des pièces de l'époque coloniale espagnole.
 

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque