En Espagne, près de 400 monuments religieux seraient en danger 

L’ONG espagnole Hispania Nostra, qui œuvre pour la protection du patrimoine culturel et naturel national, affirme que près de 400 monuments religieux seraient menacés de disparition, de destruction ou de sérieux dommages. 

« Des centaines de monastères, ermitages, couvents, églises et hôpitaux ont été abandonnés, rasés, vandalisés et pillés ; ces monuments, qui abritaient de précieuses bibliothèques et des œuvres d’art sacré, ont été réduits à des tas de décombres. Leurs pierres et leurs poutres en bois ont été arrachées pour construire des maisons, des clôtures ou même des arènes, tandis que leurs éléments les plus précieux (chapiteaux, colonnes et cloîtres entiers) ont été vendus, parfois à des acheteurs étrangers », indique Hispania Nostra.  

Leur état ne s’est pas dégradé en un jour, remarque l’ONG, mais sur une période bien plus longue de plus de 200 ans. Avec les mesures anticléricales prises par le ministre Juan Alvarez Mendizabal (1790-1853), la Guerre d’Espagne (1936-1939) ou bien encore la baisse d’activité de certaines paroisses. 

Ces 390 édifices religieux espagnols dits « en péril » sont inscrits sur une « Liste Rouge » que l’organisation Hispania Nostra met à jour toutes les semaines depuis sa création en 2007. Sur les 1 143 monuments enregistrés dans cette liste, plus d’un tiers sont religieux. Les autres sont militaires (272), civils (313), industriels (113), archéologiques (36) et naturels (24). Le but est de les faire connaître pour parvenir à les restaurer. Les monuments qui ont pu être sauvés (191) sont inscrits dans une « Liste Verte » et ceux qui n’ont pas pu l’être (14) sont inclus dans une « Liste Noire ». 

Créée en 1976, l’organisation Hispania Nostra est la branche espagnole d’Europa Nostra qui œuvre pour la protection du patrimoine européen. Elle est présidée par Araceli Pereda Alonso depuis 2011.