Une première étude sur le mécénat des dirigeants d’entreprise à titre personnel

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 15 décembre 2014 - 584 mots

PARIS [15.12.14] – L’Admical a publié mardi 9 décembre la première enquête visant à mieux connaître l’engagement – à titre personnel - des entrepreneurs français dans le monde associatif. La culture ne vient qu’en quatrième position dans leurs engagements.

Alors que les résultats de l’enquête biannuelle de l’Admical sur le mécénat d’entreprise en France soulignaient la forte démobilisation des entreprises mécènes, les entrepreneurs semblent plutôt enclins à investir de leur temps et de leur argent dans des actions d’intérêt général, à titre personnel. « Nous découvrons qu’un nombre impressionnant d’entrepreneurs ont une vraie conscience du rôle sociétal qu’ils peuvent jouer, bien au-delà de leur rôle économique » explique François Debiesse, vice-président d’Admical en appui des résultats du premier baromètre du mécénat des entrepreneurs, publié par l’Admical.

L’étude a été réalisée par téléphone auprès d’un échantillon « représentatif » de 300 chefs d’entreprise et cadres dirigeants, actifs et retraités, du 3 au 24 juillet 2014. La population des chefs d'entreprises et cadres dirigeants actifs et retraités des entreprises privées, de 10 salariés et plus, représente environ 410 000 personnes en France .

56 % des entrepreneurs s’engagent par des dons d’argent et 54 % mènent des actions de soutien à des projets d’intérêt général
Le mécénat des entrepreneurs se conçoit autant à travers le don de temps qu’à travers le don d’argent. 56 % des interviewés ont fait, à titre personnel, des dons d’argent au cours des deux dernières années (avec un don annuel moyen de 900 euros) et 54 % des interviewés ont conduit, à titre personnel, un ou plusieurs types d’actions de soutien (conseil, levée de fonds, lobbying…), au cours des deux dernières années. Au total, 73 % des interviewés ont fait, à titre personnel, des dons d’argent et/ou action(s) de soutien en faveur d’organismes ou de projets d’intérêt général, au cours des deux dernières années.

Cette implication dans l’intérêt général semble stable dans la durée puisque 86 % des mécènes par le don et 79 % des mécènes par l’action ont l’intention de continuer. Ces engagements concernent environ 300 000 entrepreneurs en France, pour un budget global de 200 millions d’euros annuels.

La santé et le social parmi les domaines les plus soutenus
Les entrepreneurs mécènes utilisent leurs acquis professionnels dans leur engagement (activation du réseau, conseils). Ils soutiennent en priorité le domaine de la santé (citée par 44 % des mécènes), le social (42 %) et la solidarité internationale (38 %). La culture ne figure qu’en quatrième position (24 %). Suivent le sport (21 %), l’éducation (20 %), l’environnement (12 %), la recherche scientifique et l’enseignement supérieur (12 %).

Les « hypermécènes » privilégient davantage que les entreprises les dons en faveur de l’éducation et de la solidarité internationale mais consacrent une part plus faible de leur dons à la culture et à la santé.

Déductions fiscales : une motivation importante
78 % des interrogés déduisent les dons faits en faveur d’organismes ou de projets d’intérêt général de leur impôt sur le revenu ou de leur impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Les entrepreneurs utilisent donc davantage le levier fiscal que les entreprises, qui sont 45 % à utiliser les réductions fiscales accordées aux mécènes. L’envie d’être utile, de transmettre des valeurs, et de rendre à la société ce qu’elle leur a donné sont également cités par les interrogés. Les non donateurs mentionnent, parmi les critères qui les inciteraient à donner, le fait de savoir à quoi servira l’argent donné, les mesures fiscales et le fait d’avoir plus d’argent et plus de temps.

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