Un homme politique vénitien demande à Carla Bruni d'intercéder pour le retour des Noces de Cana à Venise

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 12 janvier 2010 - 434 mots

VENISE (ITALIE) [12.01.10] – Ettore Beggiato, homme politique et historien vénitien, à envoyé une lettre ouverte à la première Dame de France : il lui demande d'intercéder auprès de son mari pour la restitution des « Noces de Cana » par le Louvre à Venise. Une démarche qui ne reflète pas la volonté de tous les Vénitiens.

Un vieux débat à été relancé à Venise par Ettore Beggiato, auteur d'une lettre adressée à Carla Bruni-Sarkozy. Dans ce courrier, relayé par le quotidien Corriere del Veneto, Beggiato, historien et homme politique, en appelle à « l'honneur » et à « l'influence » de l'épouse du président et lui demande d'œuvrer comme par le passé pour le retour des Noces de Cana de Véronèse à Venise.

Son souhait serait que soit « reposée à nouveau dans l'opinion française la question du retour de l'œuvre dans sa ville d'origine, sur l'île San Giorgio, où aujourd'hui se trouve une reproduction photographique qui ne fait que renforcer l'amertume et le ressentiment contre la République française ».

Carla Bruni-Sarkozy n'est pas étrangère au débat sur la restitution des Noces de Cana à Venise. Il y a une quinzaine d'années, elle s'était engagée pour le retour de l'œuvre, aux côtés d'Arno Klarsfeld, alors que le tableau subissait une profonde restauration dans les ateliers du Louvre.

Les Noces de Cana ont été commandées en 1562 par les religieux du monastère de l'île de San Giorgio Maggiore pour leur réfectoire. Le tableau y demeure jusqu'en 1797, lorsque les armées d'Italie du général Bonaparte le ramènent dans leur butin à Paris. Il entre alors au Museum Central des Arts, l'actuel Musée du Louvre.

En 2007, la Fondation Cini, qui entretient et restaure les monuments de l'île de San Giorgio Maggiore, a inauguré une réplique exacte du tableau dans l'ancien réfectoire du monastère. L'œuvre du Louvre a été scannée pour obtenir la reproduction la plus proche et la plus fidèle possible.

La Fondation Cini ne réclame pas la restitution du tableau du Louvre. Le débat semblait clos depuis quelques années. Selon certains, la lettre d'Ettore Beggiato ne fait que rallumer de vieilles rancœurs. C'est le cas de Gian Domenico Romanelli, directeur des musées de la ville de Venise. Pour lui, « il n'y a plus de place aujourd'hui pour ce genre de demande, nous ne ferions qu'ouvrir la voie à une avalanche de litiges et de réclamations » .

Si la demande de restitution n'a pratiquement aucune chance d'aboutir, elle fait pourtant rêver bon nombre de Vénitiens, parmi lesquels Beppe Gullino, professeur d'histoire moderne à Venise. Il résume ainsi la pensée générale sur la lagune : « ce serait un beau geste, mais c'est un geste impossible à réaliser » .

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