Un entretien avec Nalini Malani

Par Vincent Delaury · lejournaldesarts.fr

Le 26 mai 2009 - 3185 mots

PARIS [26.05.2009] - Nalini Malani, artiste indienne née à Karachi en 1946, vit et travaille à Mumbai (Bombay). Avec Cassandra (galerie Lelong, Paris, du 15 mai au 10 juillet 2009), sa 1ère exposition en France, elle choisit de montrer une série de dessins, des peintures circulaires (tondi) et de présenter l’histoire de Cassandre sous la forme d’un polyptique de 30 panneaux exaltant cette figure d’oiseau de mauvais augure qui, grâce à son don de clairvoyance (méconnue), est aussi une figure devenue un symbole de l’insoumission.

Nalini Malani%26copy; galerie Lelong

A travers son art protéiforme (peintures, dessins, vidéos, installations), peuplé de personnages comme Alice ou d’icônes féminines de la mythologie indienne (Radha, Sita) et occidentale (Cassandre, Médée), cette plasticienne explore la condition féminine d’hier et d’aujourd’hui. En 2007, elle a été choisie par Robert Storr pour le Pavillon international de la 52e Biennale de Venise, plus récemment son travail a été présenté dans Indian Highway à la Serpentine Gallery de Londres et, en 2011, elle participera à l’exposition Paris-Delhi-Bombay au Centre Pompidou.

Depuis quand créez-vous ? Est-ce qu’il faut remonter à l’enfance ?
Hélas, ce n’est pas si romantique. Vers 19-20 ans, j’ai commencé en faisant des dessins pour des revues médicales.

Pourquoi ce titre, Cassandre, pour votre exposition ?
D’une part, pour son histoire, ce qu’elle représente, et d’autre part pour les échos qu’elle suscite en nous. Certes, c’est la diseuse de mésaventures, elle fait des prophéties dramatiques au risque de ne pas être crue, et d’être sans cesse discréditée, mais c’est aussi une personne inspirée qui peut prétendre lire l’avenir, le monde, et nous avertir. Dans la mythologie grecque, Cassandre, fille de Priam, reçoit d’Apollon le don de prédire l’avenir en échange de la promesse de se donner à lui. S’étant défilée à son engagement, elle est enfermée dans une tour face à la mer et sa parole s’échappe en pure perte : elle se voit punie de la malédiction de n’être pas crue. En même temps, de par son refus de céder au désir d’Apollon, elle incarne l’insoumission, celle qui annonce, en osant hausser le ton, le pire. Elle sait lire le futur, s’en alarmer, et je crois que ce sentiment d’inquiétude à l’égard du monde (guerres, menaces d’ordre écologique…), c’est quelque chose que nous avons tous en nous, c’est inscrit dans la nature humaine. Comme Cassandre, on a, pour un certain nombre d’entre nous, conscience que l’on fait du mal à l’environnement et, d’un autre côté, d’autres personnes incarnent à nos yeux Apollon et, par intérêt, ceux-ci veulent empêcher Cassandre de permettre à son message d’aboutir. Bref, les prophéties de Cassandre sont universelles et je suis fort intéressée par l’universalité des mythes grecs. D’ailleurs, il y a beaucoup de ponts entre la mythologie grecque et les mythes hindous. Par exemple, au niveau géographique, les troupes d’Alexandre sont allées en Inde du nord, je dirai donc qu’il y a une influence directe, et quasi physique, entre ces deux cultures-là.

Dans le catalogue de l’expo (gal. Lelong, 2009), l’un des deux auteurs, Jean Frémon, titre son texte sur vous : Portrait de l’artiste en Cassandre. L’artiste pour vous est-il une sorte de cassandre, dont la vertu (méconnue) serait la clairvoyance ?
Ca, c’est la version de Jean, c’est joli et, bien sûr, je suis d’accord ! (rires)

Vous donnez souvent des titres à vos œuvres (Medea, In the Heart of Darkness…), est-ce que c’est vous qui les choisissez et pourquoi mettre des titres ?
Oui, je choisis mes titres. La plupart du temps, ils viennent de sources littéraires. Les auteurs, tels T.S. Eliot, Heiner Müller ou Christa Wolf, m’inspirent. Je suis passionnée par la littérature. Quand je lis un poème de T.S. Eliot, je m’en inspire, la narration qu’on y trouve s’inscrit tel un leitmotiv dans mon travail. Le titre donné, c’est à la fois ce qu’il évoque en tant que tel, mais c’est aussi, tout simplement, pour signaler la source d’inspiration.

Cassandra, ce polyptique, au niveau formel, est-il nouveau dans votre production plastique ?
J’avais déjà fait cela en 2007 avec Splitting the Other, installation présentée à la Biennale de Venise, c’était un ensemble de 14 panneaux, et il est également présent dans mon expo chez Lelong. Diptyque, triptyque ou polyptique : j’aime réaliser une continuité narrative. D’ailleurs, les bandes dessinées m’intéressent beaucoup, le personnage y apparaît plusieurs fois, et c’est déjà une façon de raconter une histoire. Dans la BD, la représentation, de case en case dans l’espace de la page, c’est déjà en soi un récit.

Dans Cassandra (30 panneaux, peintures sur l’envers de feuilles acryliques), les cadres forment des cases dont le continuum rappelle la BD (espace fragmenté) mais aussi le cinéma (séquençage), ainsi peut-on dire de vous que vous faites un art narratif ?
Oui, je suis d’accord, c’est une narration visuelle.

Pouvez-vous nous parler de vos films (installations vidéo) ? Comment se passe le relais entre vos peintures & dessins et les films ?
L’avantage de la vidéo, ou du cinéma, c’est que ça procure d’office, de par le défilement des images, la dimension du temps. Et j’aime nouer des rapports entre l’image en mouvement et celle qui est fixe, qui gèle le temps. Parfois, dans mon travail, cinq vidéos sont projetées et, au milieu de celles-ci, je place une image fixe qui, elle, a demandé du temps pour être réalisée, elle vient s’intercaler dans le déroulement. J’aime ainsi jouer sur plusieurs registres de temporalité (le défilement du temps enregistré et le temps de l’effectuation d’un travail graphique). J’appelle mes vidéos Play : ce mot, selon moi, combine la dimension du temps et du son. Puis, j’utilise aussi des textes, ceux de Heiner Müller et Christa Wolf ; encore une fois, je me sers d’eux pour créer. Ce sont tous deux des écrivains de l’Allemagne de l’est, et ils sont reliés à l’ex-régime soviétique. En Inde, quand j’étais étudiante, on trouvait facilement leurs textes. La jeune génération de l’Inde post-coloniale, dont je faisais partie, partageait des utopies de « pays neuf » et d’égalité entre les peuples qui trouvaient alors des échos avec les idées socialistes de l’Union soviétique et de la jeune RDA.

Votre œuvre, avec certaines figures (Radha, Sita), est ancrée dans la culture indienne. Pensez-vous, à l’instar d’un Dalí qui toute sa vie a peint le port de Figueras (village où il est né), que c’est en partant de l’ultra-local que l’on parvient à atteindre l’universel ? 
Bien vu. En même temps, oui je suis Indienne, c’est comme inscrit dans mon code génétique, cependant, quand je travaille, je m’absorbe complètement dans mon sujet, je ne pense qu’à ça ; bien sûr, avec ce sujet très précis, si je peux atteindre une portée universelle, c’est encore mieux.

Doris von Drathen, dans son texte du catalogue (Transparence universelle), écrit en parlant de votre œuvre : « Mais cet univers pictural qui paraît fantastique au premier regard est de toute évidence explicite et politiquement très engagé. » En quoi votre art est-il politiquement engagé ?
J’essaie de parler de mon temps. Pas forcément uniquement de mon pays. Dans certaines de mes peintures circulaires, certains voient, dans les corps démembrés et les explosions de couleurs, des résurgences des conséquences des attentats de 2008 à Bombay, bien sûr on peut y penser mais il ne s’agit pas d’en faire une simple illustration et, vous savez, la menace terroriste, à l’heure actuelle, c’est un problème mondial. Elle est partout. Il faut voir toutes les précautions à l’œuvre dans les aéroports internationaux, on est vraiment au bord de la 3e Guerre mondiale. L’Occident se protège de l’Orient, il se barricade de partout mais, avec le Jihad et autres groupes militants, les attaques terroristes peuvent être déclenchées à n’importe quel endroit, y compris de l’intérieur. Et je cherche à parler de cette peur générale dans mon travail, peur actuelle qui naît des conflits entre les cultures, et des préjugés bien entendu. Par exemple, il faut voir dans un aéroport, chez les usagers, les phobies que peut provoquer la simple présence de quelques Arabes ! Cette peur, exagérée dans ce cas précis, témoigne de l’esprit étriqué d’un certain nombre de nos contemporains. Evidemment, dans mon pays, les conflits entre les communautés sont très vifs. Il y a de grandes tensions dans le sous-continent indien et dans des pays comme le Sri Lanka et le Pakistan. La tension entre les communautés hindoue et musulmane, j’en ai parlé dans Splitting the Other. En 2002, il y avait même des pogroms dans mon propre pays. Dans certains endroits, les musulmans sont minoritaires, aussi des groupes hindous sont venus les molester, voire les massacrer. Ces 14 panneaux relatent ce problème-là.

Pouvez-vous nous expliquer la technique des « reverse paintings », dérivée de la peinture traditionnelle sous verre ?
Je peins, avec une peinture diluée proche de l’aquarelle, sur la face intérieure de feuilles acryliques. La peinture labile vient glisser sur le support acrylique, ce qui crée un effet de transparence permettant un va-et-vient entre fond et forme, sans réelle percée perspective pour autant, d’où ce sentiment de profondeur étrange et de monde flottant. En fait, cette technique de peinture sous verre est très ancienne, c’était une pratique très répandue en Hongrie. Dans l’art populaire, on s’en servait pour décorer des meubles, on peignait sous verre puis la plaque était placée sur le meuble. En Inde, cette pratique date de plusieurs siècles, elle vient même de Chine, du 14e siècle. Les Chinois venaient faire du commerce en Inde en vendant des cartes postales sous verre, et c’était presque toujours des images érotiques. Les artistes indiens ont aimé cette pratique, et son rendu formel, ils l’ont alors exploitée pour passer de thèmes profanes à des thèmes sacrés, concernant les divinités hindoues.

En peignant à l’envers, êtes-vous comme Alice au Pays des merveilles qui passe de l’autre côté du miroir pour voir le monde d’une autre façon ?
Oui, c’est une jolie métaphore ! D’ailleurs, il existe une photo de moi, celle qui fait la 4e de couverture du catalogue de ma rétrospective au Irish Museum of Modern Art (2007), où je pose derrière une vitre en train d’être peinte et, petit à petit, au fur et à mesure que je peins, je disparais. De plus, je joue sur les effets miroir et l’entre-deux avec certaines de mes installations vidéo. Dans Stories Retold : The Sacred and the Profane (1998), je fais des projections, il y a des tubes en polycarbonate sur lesquels des images sont projetées, ça crée comme un théâtre d’ombres (shadow play), un arrière-monde. J’ai conçu cette installation suite à des attentats contre des Indiens musulmans en 93. Il y avait à ce moment-là une forte pression des intégristes hindous pour écarter les gens des dieux, et de leurs vies parfois à caractère érotique, ainsi je voulais parler d’une espèce de « talibanisation » des esprits menée par des intégristes qui cherchent à tout prix à rester dans ce qui est carré. Avec mon film, je remets en scène des dieux, en y intégrant des scènes profanes, ceci afin de montrer qu’un certain onirisme fait partie de l’hindouisme. Dans ma dernière vidéo, je me suis inspirée de Bruegel l’Ancien et mon travail a évolué vers les Désastres de Goya : ce genre de glissement m’intéresse.

Vous mettez du temps à créer vos œuvres ?
Ca dépend. Je travaille toute seule, sans assistant, 8 à 10 heures par jour. Je tiens à travailler seule. Et Kiki Smith, c’est pareil, elle ne veut pas d’assistant. Je ne saurais pas tellement quoi faire des assistants dans mon travail. Par contre, ça peut être bien quand ils interviennent à la fin. Par rapport au temps, mes thèmes reviennent sans cesse (Cassandre, Médée…) et je peux passer dix ans avec eux, ça s’inscrit donc dans un long processus.

Ce fond jaune d’or lumineux pour votre polyptique Cassandra, est-ce une référence explicite à la peinture d’icônes byzantines ?
Sans doute. J’ai beaucoup regardé cet art-là, et également l’art du Moyen Age européen et de la Renaissance italienne. Giotto et Cimabue. Pour ma génération, qui a grandi dans les années 60 et 70, l’imprégnation de la culture européenne est forte. Les Anglais ont longtemps dominé l’Inde, leur colonie. A leur arrivée, ils ont aboli toute école d’art indienne pour créer cinq écoles d’art en Inde et dans le sous-continent indien. Toute la tradition des miniatures a été supprimée, et nous, en tant qu’artistes indiens, on se trouvait alors orphelins, aussi on a dû reconstruire, en essayant de se réapproprier notre propre culture à travers les images. On s’est donc penchés naturellement, avec une grande objectivité (car on ne passait pas par la croyance catholique), sur les Primitifs Italiens. On regardait, dans le tableau, moins le sujet religieux que tous les à-côtés, les détails, les personnages secondaires autour de la Vierge, etc., et en prenant de la distance par rapport aux représentations chrétiennes, on pouvait simplement voir ces images comme des mises en scène de récits.

Vous utilisez des couleurs vives (jaune, rouge, bleu lumineux), notamment dans vos tondi, ont-elles une symbolique particulière ?
Non, il n’y a pas de symbolique ou de signification ésotérique. Ca vient naturellement, si je peins des corps, j’en viens à la couleur chair. Je veux du sang, je mets du rouge. Ces couleurs-là sont peut-être une résurgence des teintes dont je me servais pour les livres médicaux. Et le format, rond par exemple, peut induire un certain choix de couleurs. Le support circulaire me rappelle la boîte de Pétri [en biologie, boîte cylindrique peu profonde, en verre ou en plastique, munie d’un couvercle, et utilisée pour la mise en culture de micro-organismes]. C’est un cosmos en miniature, le macrocosme en microcosme, et ce ressenti-là m’invite à utiliser certaines couleurs.

D’où viennent les êtres hybrides et les créatures mutantes qui habitent le monde de vos œuvres ?
Ca peut venir des rêves, ils peuvent aussi venir du Jardin des délices de Bosch, grosse source d’inspiration pour moi. Le « monde flottant » d’Hokusai me parle beaucoup aussi. J’ai d’ailleurs vécu au Japon, en 1999-2000, pendant six mois. En ce qui concerne le mutant, pour être précis, il vient premièrement d’un être qui est né suite au désastre du lancement de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, et, deuxièmement, c’est la représentation du mutant comme Cassandre peut être vue : elle est autre, passe pour une sorcière, c’est un être différent, qui se distingue des autres.

Vos peintures circulaires (réalisées sur l’envers d’une feuille d’acrylique), avec leurs lignes sinueuses qui rappellent les cordons ombilicaux, faut-il les voir comme des ventres maternels ?
C’est votre vision. Pourquoi pas. Mais c’est plus pour moi la boîte de Pétri, le monde vu au microscope. Et on peut voir ça comme un groupe qui contient des éléments, comme dans L’Orestie d’Eschyle où, à côté d’Oreste, il y a les furies, des figures féminines dont les paroles forment un chœur qui revient sans cesse. C’est l’idée de groupe, tel un matriarcat, et de celui-ci est né le patriarcat. Athena, déesse de la mythologie grecque, n’est pas née d’une mère mais directement de la tête de Zeus. C’est comme un monde qui se suffit à lui-même. Les figures de femmes (Cassandre, Médée, Alice, Sita, Radha, Mère Courage), tirées de légendes ou de la littérature, sont toujours très présentes dans mon travail.

Au niveau thématique, spirituel et autres, vous sentez-vous proche d’artistes femmes comme Kiki Smith, Nancy Spero et Louise Bourgeois ?
Kiki Smith, je suis proche d’elle, c’est une amie. Par rapport aux trois artistes que vous citez, je pense que nos préoccupations sont très proches.

Pour vous, existe-t-il un art spécifiquement féminin ? Et faites-vous un art féministe ?
Art féministe, ça enferme trop. Le féminisme, je n’aime pas trop ça. C’est comme le marxisme, c’est une idéologie, limitant le point de vue. En revanche, en art, mais également en littérature, oui, je pense qu’il y a une pensée et un point de vue des femmes qui sont autres que ceux des hommes. Je peux vous donner quelques noms de philosophes femmes (Hélène Cixous, Judith Butler, Luce Irigaray) qui font appel à leur propre psyché et qui pensent donc différemment des hommes. Ca me passionne. Actuellement, les femmes philosophes poussent un cri. Ce cri, c’est un signal d’alarme, afin que l’on fasse plus attention à la destruction de l’homme et de l’environnement par l’homme, il s’agit aussi de se montrer plus attentif quant aux relations humaines, rechercher l’écoute, la concorde, et non la guerre et les destructions. Mais, hélas, ce cri ne fait pas assez de bruit et bon nombre de personnes ne lui prêtent pas assez d’attention.

Que pensez-vous de l’émergence de l’art indien (Anish Kapoor, Subodh Gupta, Hema Upadhyay…) sur la scène internationale ?
C’est bien (fraîcheur, invention très précieuses) mais j’ai le sentiment qu’en regardant en Inde, perçu par certains comme un nouvel Himalaya, eh bien, ailleurs, on ne s’y intéresse pas assez. Les histoires de l’art actuelles survolent l’art indien, ne vont voir qu’en Inde, ou en Chine, alors qu’il serait bon de prendre également en compte tous les pays d’Asie qui font partie de la communauté internationale des artistes. Il y a un manque de curiosité que je trouve regrettable.

Avez-vous aimé une, ou des, exposition(s) ces derniers temps ?
J’ai beaucoup apprécié l’exposition Une image peut en cacher une autre (Arcimboldo – Dalí – Raetz) au Grand Palais [jusqu’au 6 juillet 2009]. Jean-Hubert Martin, son commissaire, a fait du très bon travail autour de la double image. J’ai pris plaisir à me prêter au jeu, à rechercher par exemple des visages dans les rochers et les arbres. Les Ernst et les Picabia sont vraiment très bien. Dommage pour autant qu’on n’y voit point les miniatures persanes, où bon nombre de choses cachées s’y trouvent. Je trouve que ça manque ici, mais peut-être que Jean-Hubert Martin n’a pas pu se les faire prêter.

Y-a-t-il des plasticiens français, d’aujourd’hui ou du passé, que vous appréciez ?
Annette Messager. C’est une artiste formidable. Et Sophie Calle. Ce qu’elle avait fait à la BNF (Paris, 2007) était très émouvant. Je me souviens de sa lettre de rupture lue par différentes femmes. Des gens sortaient de cette exposition en pleurant. J’étais très touchée. C’est une lettre de rupture très puissante et le message final « Prenez soin de vous » avait une résonance très forte.

Et les artistes français… hommes ?
(Rires). Etudiante, je me suis beaucoup penchée sur le groupe Support-Surface. Et sur Gérard Titus-Carmel.

Vous faites partie des plasticiens qui participeront à l’exposition collective Paris-Delhi-Bombay au Centre Pompidou en 2010, qu’allez-vous y présenter ?
Attention, ce sera en 2011, et non pas en 2010 comme prévu à l’origine. C’est mieux ainsi. Elle arrivait trop tôt. Un an, c’est trop court pour que les artistes créent leurs œuvres. Tout le monde était un peu nerveux, bref c’est bien qu’elle ait été repoussée d’un an. J’y montrerai une vidéo d’ombres, réalisée avec un artiste de la performance, et ça s’appellera Video Shadow Play.

Propos recueillis par Vincent Delaury, le mardi 12 mai 2009, à Paris, avec la collaboration de Nathalie Berghege-Compoint, responsable de la communication de la galerie Lelong.

Site Internet : Galerie Lelong

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque