Les agents d'évaluation : une nouvelle pratique dans les musées américains

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 20 août 2010 - 403 mots

DETROIT (ETATS-UNIS) [20.08.10] – De plus en plus de musées américains engagent des « agents d'évaluation » dont la mission est d'observer le comportement des visiteurs dans les salles des musées afin d'améliorer la présentation des collections permanentes et des expositions temporaires.

Ceux qui ont déjà arpenté les salles de certains musées américains ont peut-être croisé le regard insistant voire gênant d'un autre visiteur. Qu'ils se rassurent, ils ne souffrent pas de paranoïa. Ils sont seulement les sujets d'une pratique de plus en plus courante dans les musées outre-Atlantique : les agents d'observation. C’est ce que rapporte le Wall Street Journal.

Matt Sikora est l'un deux. Il est le directeur d'évaluation du Detroit Institute of Arts. Sa principale mission : observer et noter le comportement des visiteurs dans les salles du musée et leur attitude face aux oeuvres : temps passé devant une oeuvre, lecture ou non du cartel ou encore le sens de leur déplacement dans le musée. Toutes ces informations sont enregistrées dans un ordinateur de poche et servent à une étude qualitative dont l'objectif est de permettre au musée de mettre en place une meilleure présentation de ses oeuvres qu'elles relèvent des collections permanentes ou des expositions temporaires.

Les observations de ces agents d'évaluation permettent aux responsables des musées de réorganiser l'agencement d'une salle, une vitrine, mais également de revoir les textes des cartels d'explication accompagnant chaque oeuvre. De nombreux musées parmi les plus grands comme le MET de New York, le Smithsonian's National Museum of Natural History de Washington ou encore la Art Gallery of Ontario consacrent une partie de leur budget – environ 10% selon le Wall Street Journal – à ce type d'évaluation.

En évaluant le comportement du visiteur, le musée cherche surtout à fidéliser le visiteur local pour qu'il revienne et moins le touriste de passage. Pour le réaménagement de ses salles en 2007, le Detroit Institute of Art a utilisé ce dispositif. Aujourd'hui, il le met également en place pour déterminer les ajustements nécessaires.

Un exemple d'ajustement : les cartels des oeuvres. Sikora avait remarqué que seulement 26% des visiteurs prenaient le temps de les lire. Par conséquent, le musée à décidé de raccourcir la longueur des textes les ramenant à 150 mots maximum au lieu de 250 afin de ne pas décourager le public à les lire.

Les visiteurs les plus suspicieux sont informés de l'objectif de l'étude mais jusqu'à présent aucune plainte n'a été reçue.

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