En « Septimanie » , Georges Frêche renomme aussi les musées

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 19 novembre 2009 - 412 mots

MONTPELLIER [19.11.09] – A Lattes, dans l’agglomération de Montpellier, les habitants sont entrés en résistance contre le changement de nom du musée archéologique Henri-Prades, que Georges Frêche a renommé « Musée Lattara ». Le tribunal administratif doit statuer sur cette affaire.

L’agglomération de Montpellier peut-elle débaptiser un musée sans en avertir l’Etat et la commune propriétaire de la collection ? C’est en substance la question posée au tribunal administratif de Montpellier où le débat s’est ouvert le 3 novembre 2009.

L’affaire concerne le musée archéologique de Lattes, baptisé du nom de son initiateur « musée Henri Prades » en 1989. Depuis quelques années, l’agglomération désigne le musée sous le terme « musée Lattara » , en référence à l’étymologie latine de la ville de Lattes.

Selon le Midi Libre, cette désignation est une volonté de George Frêche, président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon et président de « l’Agglo » , le conseil d’agglomération de Montpellier.

Le musée de Lattes a suscité l’attention du public après la découverte de traces possibles de présence étrusque, qui attirent maintenant des chercheurs du monde entier.
Pour Georges Frêche, renommer le musée « Lattara » , c’est « exporter le musée bien au-delà de la région » .

Mais c’est sans compter l’opposition d’une grande partie des Lattois, la fille d’Henri Prades en tête. Le feu a été mis aux poudres en novembre 2008, lorsque le nom d’Henri Prades a été enlevé du fronton du musée. Danielle Prades décide alors de porter l’affaire devant les tribunaux, après plusieurs recours restés sans effets.

Dans le Midi Libre, elle explique son combat : « cette affaire montre à quel point les communes ne sont plus souveraines face à la puissances des Agglomérations » .

Elle est soutenue par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui confirme qu’en l’absence de délibération de la commune, le nom du musée reste bien « musée Henri Pradès » . Le rapporteur public du tribunal administratif estime également dans ses conclusions que l’agglomération n’a pas le droit de renommer le musée.

Georges Frêche est coutumier des changements de noms. En 2004, élu au conseil régional, il avait annoncé sa volonté de rebaptiser le Languedoc-Roussillon en « Septimanie », ancienne province gallo-romaine. Au grand dam des habitants de Lozère et des Catalans, qui ne se reconnaissaient pas dans cette nouvelle appellation. Une manifestation rassemblant 8 000 personnes à Perpignan, le 8 octobre 2005, avait conduit Georges Frêche à renoncer à ce changement de nom.

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